mercredi 12 novembre 2014

Interstellar

Réalisé par Christopher Nolan

Avec Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine...

Nationalité américaine

Genre : La tête dans les étoiles, le rêve dans les chaussettes

Durée : 2h49







Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire. 





Kritique de Kaal

Grand retour de Christopher Nolan, un maître du "blockbuster intelligent" qui fait toujours du bien dans cette production de films d'action tout publics aussi intéressant qu'un parcmètre le dimanche. Un nouveau film de Nolan est toujours un réjouissement car on passe toujours un bon moment tout en réfléchissant un peu. Interstellar ne déroge pas à la règle et mérite même une seconde lecture pour être sur de ses impressions.

Très rapidement, le contexte est posé. La Terre est vouée à la destruction. Nous sommes dans un futur proche et le monde est diablement peuplé d'ingénieurs mais manque d'agriculteurs. De toute façon, plus rien ne pousse avec toute la pollution humaine. Exagéré ? Oui et non. Mais ce n'est pas la question. On suit Cooper, ancien pilote, parmi les derniers à croire au pas d'Armstrong sur la Lune en 1969. Il est devenu agriculteur et élève tant bien que mal ses enfants dans un monde sans réel avenir. Lui et sa fille, curieux comme des Castors Junior, tombent alors sur une base secrète grâce à de mystérieuses informations données plus tôt. Ainsi commence le voyage nécessaire de Cooper à la recherche d'un nouveau monde et ainsi faire renaître l'espoir d'une survie de l'espèce humaine. La réelle science fiction commence ici et lance aussi une nouvelle phase émotionnelle : le détachement et la destruction progressive de l'espoir. 

Secondés par des chercheurs et théoriciens en astrophysique tel que Kip Thorne (merci wikipédia), Christopher et Jonathan Nolan ont tenté de comprendre et de décrire au mieux l'effet d'un trou noir et la possibilité d'un tel voyage. N'étant pas un savant en la matière, plusieurs éléments me choquent. Comme un vaisseau peut-il résister à un passage dans un trou noir ? Il est question de 4e et de 5e dimension, l'appareil devrait alors se disloquer et être réduit en charpies. De plus, les personnages visitent deux planètes différentes avec des gravités équivalentes, par contre l'une d'elle se trouve être avec une temporalité bien différente de l'autre alors qu'elles ont le même astre. Quand je dis différent, c'est que les impacts sont énormes sur l'une d'elle et l'autre non. C'est dommage car le traitement du dommage temporel est très intéressant dans cette histoire. Je n'évoque pas la dernière heure du film qui est discutable dans son approche. Mais toutes les questions astrophysiques que l'on essaye de se poser et de résoudre sont alors noyer dans des dialogues interminables et souvent indigestes qui gâchent un peu le plaisir, tout en donnant le tournis. 

Ce qui est le mieux réussi -et c'est paradoxal- ce sont les moments plus terre à terre. Là où on a un référentiel. Matthew McConaughey est une nouvelle fois transcendant. Il parvient à nous faire passer par toutes les émotions avec son personnage mi-tête brûlée, mi-astronaute de génie. Son jeu et l'écriture de Cooper nous font finalement comprendre que c'est un film sur la famille et non forcément un film qui se veut véridique ou nécessairement crédible. Tout comme Jessica Chastain en duo avec Michael Caine, qui se révèlent tout aussi émouvant dans le recherche d'une porte de sortie pour l'Humanité et leur besoin de réponse. Je ne pourrais dire la même chose d'Anne Hathaway qui se montre beaucoup plus fade avec son personnage écrit de cette façon. Elle devient très vite anecdotique malgré son temps de présence. Attendez-vous aussi à une surprise au casting. 

Des images magnifiques et tourbillonnantes au même titre que la musique d'Hans Zimmer, des acteurs dont un au sommet et cette cuite astrophysique imprévue. Voilà le cocktail détonnant d'Interstellar (à des années lumière de 2001 : l'Odyssée de l'espace et loin de Gravity), nouveau métrage de Christopher Nolan qui risque plus de diviser l'Humanité plutôt que de la faire décoller. 



"Mais... mais c'est nul ici."

Critique de Mafieu:

Ce n'est pas un scoop, les frères Nolan ont un sérieux penchant pour les histoires complexes et les énigmes à tiroirs. Interstellar n'échappe pas à la règle. Bien au contraire. Le film est bourré de concepts et théories astrophysiques que le réalisateur s'efforce à nous expliquer avec plus ou moins de succès... Mais il vaut mieux les piger sinon on décroche très vite et, comme Kowalski dans Gravity, on finit par flotter dans l'Univers sans comprendre ce qui nous arrive. Je dois avouer que sur la fin j'étais proche de cet état. 

Comme l'a relevé Kaal, ce qui pose un gros soucis, c'est le constat que, au final, c'est la première partie sur Terre qui est la mieux réussie. Une représentation plutôt réaliste du future, loin des traditionnelles visions robotiques. Ici, pas d'hoverboard ni de neurolaser. La NASA a été officiellement fermée et tout le budget qui lui était alloué est maintenant consacré au plus urgent: l'agroalimentaire. La Terre dépérit et l'Humanité doit trouver un autre foyer... Cooper, dernier pilote de sa génération, doit donc mener à bien la dernière mission spatiale depuis la planète bleue. Bon je ne vous ferai pas un résumé du film, c'est inutile. 

Le problème de Nolan (les 2), c'est cette tendance à vouloir toujours tout concentrer en un film. Alors pour ce qui est du Prestige ou d'Inception, passe encore. Mais cet Interstellar est juste IN-DI-GESTE. Merde quoi, si on va dans l'espace c'est pour planer un peu! Alors effectivement, certaines scènes contemplatives nous offrent de belles images et donnent un aperçu de l'atmosphère stérile et silencieux de l'espace. Mais elles tranchent complètement avec cet interminable enchaînement de manœuvres spatio-temporelles dont on perd complètement le fil et dont l'intérêt est parfois assez douteux. Le tout accompagnée d'une musique omniprésente signée Hans Zimmer qui s'excite sur son orgue tout au long du film. Nolan ne nous laisse donc aucun répit. Cette interminable secousse inter-galactique est parfois entrecoupée par des scènes de débats existentialistes entre Cooper et Amelia sur l'amour, l'humanité... C'est vrai que quand on est bloqué sur une planète ou une heure représente sept années terrestres, ça donne à réfléchir. Ah si sinon à un moment ils retrouvent Matt Damon dans un frigo sur une planète polaire. Il a pris un peu de poids le pèpère mais il a l'air d'aller pas trop mal. Reste la fin que je trouve en revanche assez réussie et qui laisse place à plusieurs interprétations possibles.

Finalement Nolan peine à nous embarquer de bout en bout dans cette mission de la dernière chance pour laquelle on perd très vite tout intérêt. Ce scénario trop riche donne l'impression d'avoir regardé 3 films à la fois. Reste qu'Interstellar à au moins le mérite d'interroger sur pas mal de sujets physiques comme métaphysiques. Si l'on s'intéresse de plus près à tout ces concepts de l'astrophysique qu'évoque le film, c'est tout à fait fascinant (je vous conseille l'analyse du site Obblikon). 



3 commentaires:

  1. Un magnifique voyage interstellaire où le casting assure, la musique d'Hans Zimmer ne nous casse pas les oreilles et à la réalisation sensationnelle.

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    1. Je suis plus mitigé sur les théories d'astrophysique, je pense avoir besoin de m'instruire avant de le voir de nouveau.
      Pour ce qui est du casting, de la réal et de la musique, je suis aussi séduit que toi.

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  2. Pour les théories le film est quand même encadré par Kip Thorne, qui n'est pas le dernier des tocards en astrophysique. Après n'oublions pas que nous sommes dans de la fiction. ;)

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