Réalisé par : Steve McQueen (celui qui est pas mort)
Avec : Michael Fassbender, Carey Mulligan...
Nationalité : Britannique
Genre : Tears, Sex and Fuck
Durée : 1h39
Le
film aborde de manière très frontale la question d'une addiction
sexuelle, celle de Brandon, trentenaire new-yorkais, vivant seul et
travaillant beaucoup. Quand sa sœur Sissy arrive sans prévenir à New
York et s'installe dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de
mal à dissimuler sa vraie vie...
Shame
est ce genre de film voué à rester dans les mémoires. C'est un film qui
fait réfléchir de par son contenu et sa mise en scène extrêmement
intelligente. Ce dernier adjectif est vraiment ce qui peut résumer ce
métrage, ce qui est une qualité rare dans le cinéma d'aujourd'hui. C'est
simple, Shame
est l'histoire d'un véritable humain à problèmes mais qui se voile la
face. Ou peut-être pas. Mais en fait si. C'est toute la complexité du
personnage construit par le très talentueux Steve McQueen (Hunger
en 2008 avec le même acteur dans le rôle titre) et sublimé par
l'immense Michael Fassbender qui joue probablement ici, le rôle de sa
vie.
Shame est d'abord une histoire de choix de la part du réalisateur. Steve McQueen a réfléchit en une personne normale et a fait des choix qui pourront déplaire, comme la longueur de plusieurs scènes. D'ailleurs, ce film parait très long alors qu'il fait moins de 2h. C'est l'histoire d'une pseudo-descente aux enfers d'un obsédé sexuel, mais en y repensant, ça fait longtemps qu'il y est. Il est tellement bouffé par ses démons que chaque tentative de s'en sortir est un échec cuisant, donc il replonge, etc... Sa rédemption, il ne la trouvera que dans sa soeur, jeune femme paumée et envahissante. La mise en scène pourra également déplaire, jouant avec les contrastes et les floues (je pesterais volontier sur certaines focales utilisées), mais on peut le prendre comme un choix afin d'être proche des personnages, dans l'action et entraîné à notre tour. La fin du film est à l'image du réalisateur : judicieuse. Steve McQueen a su, à l'instar de la plupart des réalisateur d'aujourd'hui, s'arrêter quand il faut. On a pas besoin d'en savoir plus. Tout est déjà dit.
Shame est d'abord une histoire de choix de la part du réalisateur. Steve McQueen a réfléchit en une personne normale et a fait des choix qui pourront déplaire, comme la longueur de plusieurs scènes. D'ailleurs, ce film parait très long alors qu'il fait moins de 2h. C'est l'histoire d'une pseudo-descente aux enfers d'un obsédé sexuel, mais en y repensant, ça fait longtemps qu'il y est. Il est tellement bouffé par ses démons que chaque tentative de s'en sortir est un échec cuisant, donc il replonge, etc... Sa rédemption, il ne la trouvera que dans sa soeur, jeune femme paumée et envahissante. La mise en scène pourra également déplaire, jouant avec les contrastes et les floues (je pesterais volontier sur certaines focales utilisées), mais on peut le prendre comme un choix afin d'être proche des personnages, dans l'action et entraîné à notre tour. La fin du film est à l'image du réalisateur : judicieuse. Steve McQueen a su, à l'instar de la plupart des réalisateur d'aujourd'hui, s'arrêter quand il faut. On a pas besoin d'en savoir plus. Tout est déjà dit.
Si
certains choix du réalisateur peuvent poser problème à certains, la
prestation de Michael Fassbender ne laissera personne indifférent. C'est
une force tranquille, replié sur lui-même qui cache une immense douleur
au fond de lui mais qui est voué à exploser. Fassbender donne de sa
personne comme jamais. Une prestation qui restera longtemps dans les
esprits. Franchement, ça me fait plaisir (au diable l'objectivité !) car
je le suis depuis un petit moment déjà et il n'a pas fini de nous
étonner. Carey Mulligan (dernièrement dans Drive)
n'est pas en reste car elle est transparente d'émotion pure. Le reste
du casting est totalement balayé par le jeu de ces deux acteurs.
Au final, Shame
a beaucoup à donner. Il porte bien son titre, car on s'infiltre dans le
personnage et on éprouve nous même cette honte maladive, ce qui
dérangera un certain public surtout à cause de la longueur du traitement
oblige pour cette histoire. Un film d'une rare intelligence comme il
devrait y avoir beaucoup plus. Ou au contraire non, pour ne pas
s'habituer à de telles émotions.
Critique d'oldspider :
Shame,
deuxième film de Steve McQueen (à ne pas confondre avec l'acteur
américain des années 60, je dis ça parce que je me suis fait avoir
aussi), est un film atypique parlant d'un sujet très peu abordé au
cinéma et dans la société en général à savoir l'addiction sexuelle d'un
homme. On suit donc Brandon, parfait employé de bureau mais souffrant de
cette addiction sexuelle. Si cette addiction est au départ bien vécue
par notre personnage, elle va vite se transformer en malaise, voire en
descente aux enfers. L'arrivée de sa sœur y est pour quelque chose. Peu
habitué à vivre avec quelqu'un et à se faire juger il va réfléchir sur
sa situation. Il va donc essayer d'avoir une relation « normale » avec
une femme. Ce sera bien sûr un échec total. Chaque tentative de la part
de Brandon pour essayer de s'en sortir est d'ailleurs un échec total.
Brandon est donc en quête de sentiment pur, il veut ressentir quelque
chose. Finalement, il y arrivera tout de même à cause d'un moyen assez
horrible dont je ne dirais rien.
La réalisation de Shame
est assez magistral en soi. Steve McQueen a intégré beaucoup de
longueurs mais qui sont nécessaires pour capter tout le ressentiment
d'un homme complètement incapable de ressentir le moindre sentiment
noble envers une femme (même envers sa propre sœur !). Mais n'allez pas
croire que tout est plat, les mouvements de caméra sont assez
incroyables. Je pense notamment à un travelling suivant le personnage
lors d'un footing nocturne assez incroyable. Steve McQueen nous peint un
portrait très sombre de New-York avec un soleil inexistant et des lieux
peu glamours comme des docks ou une boite gay très glauque. Ces lieux
reflètent bien sûr l'état d'esprit de Brandon en gros mal de vivre.
Les
acteurs ne sont pas en reste. Michael Fassbender est absolument
remarquable. Je pense qu'il tient là son meilleur rôle. Tout son
mal-être crève l'écran et sa capacité à feindre des sentiments est
incroyable. Son personnage me fait un peu penser à Patrick Bateman de American Psycho (joué par Christian Bale). Carey Mulligan, à peine sortie de Drive,
est également assez incroyable. Même si elle veut paraître plus forte
que son frère, ce n'est qu'une façade. Elle est au final bien plus
fragile qu'elle n'y paraît. Sa capacité à paraître forte mais en même
temps au bord du gouffre est une grande performance.
Shame
est donc bien sûr un très bon film mais laissant perplexe juste après
le visionnage. Après réflexion, on en vient à plus l'apprécier et à
reconnaître ses nombreuses qualités. Shame possède un scénario simple,
des personnages charismatiques et une fin de haute volée. Vous pouvez y
aller sans honte aucune.
Critique de Raino :
Brandon
est un homme normal. Il a un emploi stable, gagne bien sa vie, a un bel
appartement, sort avec ses amis, etc. Mais peut-être pas si normal que
ça finalement, même si ce mot ne veut pas dire grand chose car chacun a
ses propres critères de normalité. Brandon a, comme tout le monde, une
face cachée. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est gênante,
honteuse. Il est victime d'une addiction maladive au sexe. Sa vie est
réglée comme du papier à musique : Métro, boulot, branlette, boulot,
one-night-stand, branlette, dodo.
Il faut toutefois aller au delà de cette obsession. Ce n'est pas simplement le sexe mais tout simplement le fait qu'il ne ressente rien en général. Je ne parle pas de plaisir physique, mais d'émotions. Rien, le vide absolu, pas de joie, ni de tristesse. Ha non, j'oubliais. Sa soeur, Sissy (Carey Mulligan), est sa seule source d'émotions. On le voit clairement lors du concert qu'elle donne dans un très chic bar newyorkais. Brandon lâche une larme. Vous me direz, c'est rien une larme! Mais pour lui c'est énorme. Et c'est bien ça le problème. Il a une vie rangée, routinière. Elle, est blonde platine, un manteau léopard sur les épaules, chanteuse à fleur de peau en manque de repères, excentrique. Elle va le mettre à nu, le déranger, chambouler son petit monde perverti et l'obliger à se dévoiler. Il n'est pas capable d'admettre qu'elle a raison, va l'envoyer bouler, la rejeter. Même s'il ne l'avoue pas, il va quand même tenter de faire un effort, une sorte d'essai de relation normale, c'est à dire un premier rendez vous au restaurant, puis une seconde escapade. Mais cela ne marche pas, car il ne ressent plus rien du tout et se rend compte qu'il n'est pas capable d'avoir une relation simple. C'est la descente aux enfers, une recherche désespérée de sensations, sexuelles ou violentes.
Cette histoire est racontée d'une manière exceptionnelle, du début à la fin (et quelle fin!). Une réalisation parfaite, parfaitement adapté au personnages, qui changent de rythme en fonction des moments forts ou moins intense.
Quant à Michael Fassbender qui tient le rôle de Brandon d'une main de maître, sa prestation est à comparer avec la taille de son sexe, vu et revu dans le film, c'est à dire ENORME. Une prestation parfaite, sans faute, rendant son personnage parfois humain, parfois odieux et surtout vide. Carey Mulligan est elle aussi tout à fait brillante, le duo fonctionne à la perfection.
Il faut toutefois aller au delà de cette obsession. Ce n'est pas simplement le sexe mais tout simplement le fait qu'il ne ressente rien en général. Je ne parle pas de plaisir physique, mais d'émotions. Rien, le vide absolu, pas de joie, ni de tristesse. Ha non, j'oubliais. Sa soeur, Sissy (Carey Mulligan), est sa seule source d'émotions. On le voit clairement lors du concert qu'elle donne dans un très chic bar newyorkais. Brandon lâche une larme. Vous me direz, c'est rien une larme! Mais pour lui c'est énorme. Et c'est bien ça le problème. Il a une vie rangée, routinière. Elle, est blonde platine, un manteau léopard sur les épaules, chanteuse à fleur de peau en manque de repères, excentrique. Elle va le mettre à nu, le déranger, chambouler son petit monde perverti et l'obliger à se dévoiler. Il n'est pas capable d'admettre qu'elle a raison, va l'envoyer bouler, la rejeter. Même s'il ne l'avoue pas, il va quand même tenter de faire un effort, une sorte d'essai de relation normale, c'est à dire un premier rendez vous au restaurant, puis une seconde escapade. Mais cela ne marche pas, car il ne ressent plus rien du tout et se rend compte qu'il n'est pas capable d'avoir une relation simple. C'est la descente aux enfers, une recherche désespérée de sensations, sexuelles ou violentes.
Cette histoire est racontée d'une manière exceptionnelle, du début à la fin (et quelle fin!). Une réalisation parfaite, parfaitement adapté au personnages, qui changent de rythme en fonction des moments forts ou moins intense.
Quant à Michael Fassbender qui tient le rôle de Brandon d'une main de maître, sa prestation est à comparer avec la taille de son sexe, vu et revu dans le film, c'est à dire ENORME. Une prestation parfaite, sans faute, rendant son personnage parfois humain, parfois odieux et surtout vide. Carey Mulligan est elle aussi tout à fait brillante, le duo fonctionne à la perfection.
Shame
est ce genre de film, intelligent, brillant, qui ne convient pas à tout
le monde, de par sa spécificité, qui suscitera forcément des réactions
très variées. Si vous avez envie d'aller voir un film inhabituel, une
histoire somme toute très simple et une performance d'acteurs de haut
niveau, allez-y sans crainte, vous allez être servi.
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