Réalisé par : David Cronenberg
Avec : Keira Knightley, Michael Fassbender, Viggo Mortensen...
Nationalité : Britannico-germano-canado-suisse
Genre : Aussi compliqué que la nationalité du film...
Durée : 1h39
Sabina
Spielrein, une jeune femme souffrant d'hystérie, est soignée par le
psychanalyste Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse en même temps
que sa patiente. Leur relation est révélée lorsque Sabina rentre en
contact avec Sigmund Freud...
Critique de Kaal :
Tout
d'abord, il faut dire qu'écrire un métrage sur la psychanalyse et la
relation entre Carl Jung et Sigmund Freud n'est pas chose aisée. Pour
ainsi dire, c'est même très difficile. Aussi, je pense que celui qui a
écrit le scénario ne devait pas être un manche. Bon, le travail était
déjà un peu maché car c'est adapté d'un roman du même nom quasiment,
écrit par John Kerr. Saluons tout de même le scénariste qui a fait un
grand travail pour faire de cette histoire un film. J'ai commencé à le
dire, cette histoire est très complexe surtout dans les thèmes abordés.
On touche à la psychanalyse, à la psychologie et parfois même à la
philosophie dans des termes tout aussi complexes. Autant le dire
franchement, c'est pas évident de tout piger dans ce film. Beaucoup de
discussions laissent complètement pantois et il faut s'accroche pour
continuer de suivre. C'est le principal problème du film mais c'en est
aussi sa force, il n'est pas très accessible. Il est surtout destiné aux
initiés à la psychologie. Ceux qui espéraient voir les fesses de Keira
Knightley ou découvrir une histoire rocambolesque emplie de péripéties
et de fougues, passez votre chemin. Pour les irréductibles et courageux
non-inscrits en fac de psycho, le plus intéressant sera l'évolution de
la pensée de Carl Jung, mise à mal par sa jeune patiente nympho, un
autre patient tout aussi nympho mais extrêmement terre à terre et
fantasque et enfin par les positions de Freud qui veut en faire son
dauphin. Des éléments bien dosés, surtout la courte mais décisive
apparition d'Otto qui va faire franchir l'impossible pas de la
tentation. Ce personnage est interprété par Vincent Cassel qui est très
juste et calme, mais surtout sans excès.
D'ailleurs c'est sûrement ce mot qui ressort de ce film, il n'a absolument rien d'excessif. La réalisation est simple, propre et ainsi, ne brille pas forcément. David Cronenberg s'est effacé derrière son oeuvre. Les acteurs dans un sens aussi. Viggo Mortensen ne brille pas en extravagance mais reste stoïque et inflexible, à l'image du célèbre psychanalyste. Pour ce qui est de Keira Knightley, je reste sceptique. Elle a montré beaucoup de facettes de son jeu avec une très intéressante évolution des émotions et des gestes. Cependant son entrée en jeu au tout début du film me semble très décevante, elle en fait bien trop et ses choix de mouvements me lancent stéréotypés et au final, peu crédibles. Avis perso. Celui qui brille est comme souvent Michael Fassbender dont l'interprétation passe aussi par de nombreux stades : curieux et optimiste, puis torturé et de plus en plus paumé.
A Dangerous Method est donc très intéressant, complexe et bavard mais principalement destiné aux initiés. Ce que je suis pas, mince... mais je compte bien le revoir pour tout comprendre !
D'ailleurs c'est sûrement ce mot qui ressort de ce film, il n'a absolument rien d'excessif. La réalisation est simple, propre et ainsi, ne brille pas forcément. David Cronenberg s'est effacé derrière son oeuvre. Les acteurs dans un sens aussi. Viggo Mortensen ne brille pas en extravagance mais reste stoïque et inflexible, à l'image du célèbre psychanalyste. Pour ce qui est de Keira Knightley, je reste sceptique. Elle a montré beaucoup de facettes de son jeu avec une très intéressante évolution des émotions et des gestes. Cependant son entrée en jeu au tout début du film me semble très décevante, elle en fait bien trop et ses choix de mouvements me lancent stéréotypés et au final, peu crédibles. Avis perso. Celui qui brille est comme souvent Michael Fassbender dont l'interprétation passe aussi par de nombreux stades : curieux et optimiste, puis torturé et de plus en plus paumé.
A Dangerous Method est donc très intéressant, complexe et bavard mais principalement destiné aux initiés. Ce que je suis pas, mince... mais je compte bien le revoir pour tout comprendre !
Critique d'oldspider
Le
nouveau Cronenberg est là. Alors forcément on y va. Ce réalisateur a
tendance à nous montrer des histoires brutales et violentes. Le monsieur
nous avait laissés sur les très bons A History of Violence et Les Promesses de l'Ombre plus récemment datant tout de même de 2007. Autant dire que A Dangerous Method a mis du temps à arriver. Il est sorti dans un quasi-anonymat, tout comme ses autres films d'ailleurs.
A Dangerous Method est un film de psychanalyse et de psychiatres. Nous suivons ici le psychiatre Carl Jung qui est le personnage principal. Ce dernier fait la connaissance de Sabrina Spielrein qui, avant de devenir sa maîtresse, était une de ces patientes. Je dois avouer que tous ces gens m'étaient inconnus jusqu'à la vision du film. Ils ont en tout cas côtoyés un des plus célèbres psychiatres et philosophes de l'histoire à savoir Sigmund Freud. Le film s'articule autour de deux relations que sont Jung/Spielrein et Jung/Freud. Celles-ci sont très complexes toutes les deux et contribuent au mal être de Jung. Comment cet homme a t'il donc pu en arriver là ? En prenant Spielrein comme patiente, il entame ce qu'on appelle aujourd'hui une psychanalyse ou la guérison via la parole. La guérison de Spielrein et la tentative de traitement de leur confrère (Vincent Cassel est magistral dans ce rôle) démontrent là toutes les forces et les faiblesses de la psychanalyse qui est une expérience envoûtante et éprouvante. La relation Jung/Spielrein est maîtrisée de mains de maîtres par Cronenberg. Elle donne lieu à des scènes dérangeantes et dures totalement dans l'esprit du cinéma habituel du réalisateur. Malheureusement, la relation Jung/Freud peine à emballer tout autant. Les scènes de cette relation sont une suite de tableaux très beaux mais sans contenus ou presque. C'est paisible mais sans réel intérêt. Freud rentre en effet au cœur de l'histoire mais n'en apporte pas grand chose si ce n'est une sorte de rapport maître/élève avec Jung qui n'est pas bénéfique pour lui. Néanmoins l'histoire reste agréable à suivre et le film n'est pas si long que ça. Michael Fassbender et Keira Knightley sont absolument remarquables. Ce duo est quasi-parfait pour interpréter cette relation très complexe entre les deux personnages. Viggo Mortensen est convaincant dans le rôle de Freud même si on ne note aucune évolution dans le personnage.
Au final, on a donc droit à un film à la fois choquant, osé, paisible et réfléchie. Ce n'est certainement pas le film de l'année mais il se laisse regarder avec plaisir. C'est un essai pour Cronenberg dans le film posé et bavard. On peut saluer la performance même si ce n'est pas aussi inoubliable que ses précédents films.
Critique de Raino :
Dangerous Method,
voilà un film bien compliqué à vous raconter. Le personnage principal
se nomme Carl Jung, il est psychanalyste. Sa patiente se nomme Sabrina
Spielrein. C'est un homme dévoué à son métier, tentant sans cesse de
s'améliorer et de comprendre comment fonctionne notre esprit. Il a des
codes, des principes. Mais ceux-ci vont être mis à mal, notamment par
Otto Gross (très bien interprété par Vincent Cassel), qui fait une
courte apparition dans le film mais ô combien importante. C'est lui qui
va faire sauter les verrous de Jung, le pousser à accomplir ce dont il a
réellement envie, le pousser à assouvir ses pulsions, le pousser à être
libre. Sa relation avec sa patiente va donc se compliquer et elle va
devenir sa maîtresse.
La relation Jung/Spielrein est très intéressante. Cette dernière est au début patiente hystérique, puis patiente assistante. Elle devient en plus son amante/jouet sexuel par la suite, et pour finir, elle devient une consoeur. Les deux acteurs sont très justes à chaque fois. Keira Knightley (qui joue le rôle de Sabrina) est impressionnante dans son évolution. Hystérique au début, de plus en plus calme au fur et à mesure, elle reste toujours fragile, pas si loin que ça de la rechute. Pour Fassbender (Dr Jung), c'est la même chose. Il est parfois droit, pleins de convictions, et parfois torturé, humilié. Leur relation correspond parfaitement à une des phrases du film : "il n'y a que les personnes ayant été malades qui sont capables de soigner". Je pense d'ailleurs que c'est le message que le film veut faire passer au travers de cette relation ambigue et complexe, et j'ai adoré le résultat.
En ce qui concerne la relation entre Jung et Freud (Viggo Mortensen), pour être franc, je n'ai quasiment rien compris. On a envie de se plonger dans ce duel au sommet de la psychanalyse, mais ce n'est pas clair et cela reste bien fade. Tout s'enchaîne sans laisser le temps au spectateur non-initié, ce que je suis, de tout saisir, d'intégrer les concepts, les points de divergences, les luttes philosophiques et la relation maître/élève entre les deux.
La relation Jung/Spielrein est très intéressante. Cette dernière est au début patiente hystérique, puis patiente assistante. Elle devient en plus son amante/jouet sexuel par la suite, et pour finir, elle devient une consoeur. Les deux acteurs sont très justes à chaque fois. Keira Knightley (qui joue le rôle de Sabrina) est impressionnante dans son évolution. Hystérique au début, de plus en plus calme au fur et à mesure, elle reste toujours fragile, pas si loin que ça de la rechute. Pour Fassbender (Dr Jung), c'est la même chose. Il est parfois droit, pleins de convictions, et parfois torturé, humilié. Leur relation correspond parfaitement à une des phrases du film : "il n'y a que les personnes ayant été malades qui sont capables de soigner". Je pense d'ailleurs que c'est le message que le film veut faire passer au travers de cette relation ambigue et complexe, et j'ai adoré le résultat.
En ce qui concerne la relation entre Jung et Freud (Viggo Mortensen), pour être franc, je n'ai quasiment rien compris. On a envie de se plonger dans ce duel au sommet de la psychanalyse, mais ce n'est pas clair et cela reste bien fade. Tout s'enchaîne sans laisser le temps au spectateur non-initié, ce que je suis, de tout saisir, d'intégrer les concepts, les points de divergences, les luttes philosophiques et la relation maître/élève entre les deux.
Au
final, je ne me suis pas vraiment senti impliqué, comme laissé sur le
carreau par un scénario qui ne s'adressait pas à moi. La triplette
Jung/Spielrein/Gross m'a, par contre, convaincu et rend le film agréable
à regarder mais je reste sur ma fin, je garde le sentiment d'avoir été
mis à l'écart. Je vais maintenant pouvoir aller me renseigner sur cette
relation houleuse pour pouvoir peut-être comprendre! Ce que je trouve
regrettable d'ailleurs, car je ne devrais pas avoir besoin d'aller
chercher des infos après coup pour comprendre. Preuve que, finalement,
ça n'est peut-être pas un si bon film que ça.
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