Avec : Agathe Bonitzer, Reda Kateb, Hélène Fillières...
Nationalité : Française
Genre : J'me suis fait Natascha-Kampuschée !
Durée : 1h31
Gaëlle est soudain libérée par Vincent, son ravisseur, après huit années d’enfermement, où chacun a été « tout » pour l’autre.
Cette liberté gagnée jour après jour contre Vincent, Gaëlle doit à nouveau se l’approprier dehors, face à ses parents et au monde qu’elle découvre.
Cette liberté gagnée jour après jour contre Vincent, Gaëlle doit à nouveau se l’approprier dehors, face à ses parents et au monde qu’elle découvre.
Même
si Frédéric Videau s’en défend (par un avertissement préalable), son
film s’inspire librement de l’histoire de Natascha Kampusch séquestrée
en Autriche de 1998 à 2006. Le réalisateur fait le choix de partager son
récit entre la nouvelle vie d’une ado étrangère au nouveau monde qui
l’entoure et l’histoire de sa captivité. Choix discutable car le
principal reproche que l’on pourrait faire au film est justement cette
indécision. Frédéric Videau veut « trop en dire » et finalement laisse
un peu le spectateur sur sa faim.
Ce sont les seules ombres au tableau car le film de Videau s’avère être particulièrement réussi. Se dégage en effet de ce film une relative pudeur car il prend le parti de ne jamais juger l’acte de séquestration sans pour autant l’excuser. Le récit est bouleversant par la mise en place d’une complicité entre la captive et son geôlier. Ce qui d’habitude pourrait être interprété par un acte de barbarie (en témoigne les réactions de la mère de Gaëlle : « je veux qu’il crève ! ») est ici présenté avec beaucoup d’humanité. Le spectateur en oublierait presque parfois que Gaëlle est une proie, il y a ici l’intégration d’une certaine normalité dans des rapports qui sont supposés être justement extraordinaires.
Voila pour le côté pompeux du truc. Hormis ça, Reda Kateb (Vincent) est monstrueux ! Je l’avais découvert dans Engrenages, jouant un caïd de cité extrêmement agaçant, gavant même (il avait aussi un petit rôle dans Un prophète).
Ici c’est l’inverse. Tout en retenue, en justesse, il est juste
parfait, te collant une bonne claque de jeu dans ta face ! De l’autre
côté, Agathe Bonitzer (Gaëlle) s’en sort plus que bien avec un rôle
complexe intégrant l’avant et l’après captivité. Pas facile.
Frédéric Videau signe ici un film touchant. Il saisit parfaitement la tension et la complexité de la relation entre les deux personnages principaux. Seul petit bémol donc, la dispersion entre deux sujets qui auraient chacun mérité 1h30 de pellicule. La carrière des deux comédiens Reda Katab et Agathe Bonitzer est à suivre car il est incontestable qu’ils possèdent un énorme talent.
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