Réalisé par : Konstantin Bojanov
Avec : Anjela Nedyalkova, Ovanes Torosyan, Martin Brambach...
Nationalité : Bulgare
Genre : Lève ton pouce et marche !
Durée : 1h26
Parti
de Sofia, Kamen se rend en stop à Roussé, dans le nord de la Bulgarie.
Sur la route, il rencontre Avé, une jeune fugueuse de 17 ans, qui lui
impose sa compagnie. À chaque nouvelle rencontre, Avé leur invente des
vies imaginaires et y embarque Kamen contre son gré. D’abord excédé par
Avé et ses mensonges, Kamen se laisse troubler peu à peu…
Critique de Mr. H' :
Choisir
d’aller voir un film bulgare relève du défi. Disons plutôt clairement
que je n’aurai pas choisi la langue bulgare en LV2. Passé ce stade et
cinq premières minutes où l’aprêté du langage vous fait regretter vos 6
euros, le film démarre pour vous emmener définitivement ailleurs, et
ailleurs c’est déjà pas si mal que ça.
Kamen
et Avé se rencontrent en faisant du stop au bord d’un périphérique. Ni
le même caractère, ni le même but, ils font pourtant route commune au
grand dam d’un Kamen agacé par les mensonges répétés d’Avé. Ils se
séparent, se retrouvent un peu plus tard pour ne finalement plus jamais
prendre des chemins différents. Le premier film de Konstantin Bojanov
(plus bulgare tu meurs…) est un road movie touchant, pudique où
l’apprentissage de l’autre permet la découverte de soi même (formule
passe-partout cela dit). Les mensonges d’Avé sont le postulat de départ
du film. Cependant, la question est universelle : que cachent ses
mensonges ? N’est ce pas fuir la réalité pour mieux se reconstruire ?
Les
2 interprètes sont magnifiques de justesse. Ovanes Torosyan, bien
qu'ayant un nom à coucher dehors, se révèle être un excellent acteur
dont les grands yeux bleus vous laisse un souvenir durable. Et que dire
d’Anjela Nedyalkova ! Si belle soit-elle, elle s’en tire avec les
honneurs interprétant avec conviction une affabulatrice aussi fragile
que l’énormité de ses mensonges.
Ce
premier film, road movie admirable, ne vous donnera cependant pas envie
de passer votre été sur les côtes de la mer Noire. La tristesse des
paysages bulgares n’offre guère de destinations exotiques pour le
touriste que nous sommes. En revanche, le cinéma bulgare continue de
nous surprendre avec le récent Eastern Plays de Kamen Kalev (Prix du jury à Premiers Plans-Angers) et ce film que je vous recommande bien évidemment d’aller voir.
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