mardi 17 septembre 2013

Alabama Monroe

Titre original : The Broken Circle Breakdown

Réalisé par Felix van Groeningen

Avec Johan Heldenbergh, Veerle Baetens, Nell Cattrysse...

Genre : Sex, Country & Cancer

Durée : 1h52






Didier et Élise vivent une histoire d'amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l'Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle...







Critique de Kaal 

Primé du Grand Prix du Public au Festival de Berlin 2013, le dernier métrage de Felix van Groeningen (La Merditude des choses, 2009) m'a foutu une claque. J'en suis même sorti bouleversé. Et pourtant on me traite souvent d'insensible (suivez mon regard Goupili).

Basé sur la pièce de théâtre The Broken Circle Breakdown (titre original du film) écrite notamment par l'acteur principal Johan Heldenbergh, c'est l'histoire d'un couple carrément roots qui vont avoir une fille sans trop le vouloir. Bonheur de partout, quelques années plus tard, leur gamin Maybelle est diagnostiqué d'un cancer quasiment incurable. Entre piqure et chimiothérapie, on revit la rencontre des deux parents Didier et Elise, leur coup de foudre, leurs parties de jambes en l'air et surtout leur amour pour la musique country. Histoire banale, déjà-vu, la mise en scène est magnifiée par le montage déconstruit à la façon d'un Alejandro Gonzalez Iñárritu, réalisateur des formidables 21 Grammes et Babel. On navigue en reconstruisant nous même les éléments d'un drame profond qui ne laisse pas indemne ses personnages. La plupart des scènes avec leur fille est d'une immense tristesse mélangeant l'espoir et la résignation incarnés dans ce même enfant. Devoir expliquer la mort à un si jeune malade est une torture pour le père comme pour le spectateur, impuissants tous les deux. La musique est là pour nous rappeler qu'il faut profiter à chaque instant, les concerts du groupe de country sont une bouffée d'air pour la famille ainsi que pour nous derrière notre écran et ce sont toujours de formidables moments de joie.

La mère, Elise, est génialement interprété par Veerle Baetens, incroyable de beauté, de fausse force assumée et de tendresse envers son projet malgré sa peau recouverte de tatouages. Elle éblouit chaque scène où elle apparait par son jeu qui sonne plus vrai que nature. Je suis plus réservé sur le personnage de Didier, superbe musicien mais un peu trop théâtral dans certaines séquences du film, on ne se sent plus vraiment au cinéma mais bien devant les planches. De plus, il est difficile d'adhérer aux propos de cet homme puissant et fragile à la fois. Une très bonne interprétation tout de même. Leur fille, Maybelle est jouée par une toute jeune actrice, Nell Cattrysse, qui m'a étonné dans son jeu tout en sourire qui nous rappelle que tant qu'on est vivant, rien n'est terminé.

Essoufflé d'avoir écrit mon ressenti, je n'ai plus grand chose à dire.
J'ai été vraiment touché par ce drame belge (un cinéma que je connaissais très peu, merci Flora) qui me restera longtemps en tête. Alabama Monroe, un film majeur cette année. 








8 commentaires:

  1. Si Didier est parfois "théâtrale" et too much dans certaines parties du film ou dans ses discours, Elise ne l'est elle pas quant à elle dans sa personnalité, dans sa douleur et dans l'issue?

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  2. hiiiiiin d'accord.
    En films belges t'es au point sur les Bouli Lanners?

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  3. Surtout en seconds rôles et non en réalisation. Il parait que je dois voir "Les Géants". Tu confirmes ? :)

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  4. Yeaaaah. Les deux autres sont vraiment pas mal non plus. Dans l'ordre du mieux: Les Géants, Eldorado et Ultranova. C'est d'ailleurs l'ordre inverse de réalisation.

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  5. Bonne progression dans la réalisation donc. Vivement le prochain hein ^^

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  6. Je suis allée le voir suite à ta bonne critique et je n'ai pas été déçue! C'est effectivement très émouvant...

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