Mommy

Titre original: Mommy

Réalisé par: Xavier Dolan

Avec: Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément

Nationalité: Canadien

Genre: Mômannn

Durée: 2h18

Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au cœur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l'aide inattendue de l'énigmatique voisine d'en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d'équilibre et, bientôt, d'espoir.  

Critique de Mafieu

Mommy, c'est ainsi que se nomme le dernier film du jeune réalisateur Xavier Dolan. Alors n'ayez crainte je vous épargnerai une critique version québécoise. Pour rappel, le film a reçu le prix du jury avec Adieu au langage de Godard. "Et mes fesses, tu les aimes mes fesses?"... Pardon. Xavier Dolan, c'est donc LA nouvelle coqueluche de la presse, ciné ou non d'ailleurs. Parce qu'il se veut être le porte-parole de sa génération, Dolan n'hésite pas à l'ouvrir. Alors jeune prodige pour certains, exaspérant pour d'autres, il n'empêche que son cinéma est déjà très abouti pour un jeune homme de seulement 25 ans. Moi à son âge c'est à peine si j'écrivais des critiques sur un blog cinéma que personne ne lit. 
Je ne ferai pas de parallèles avec ses films antérieurs puisque Mommy est le seul de Xavier Dolan que j'ai eu l'occasion de voir.  Et je ne vais pas tarder à y remédier parce que ce Mommy là est vraiment enthousiasmant!    

L'histoire se passe au Québec en 2015. On suit l'histoire de Steve, un ados particulièrement impulsif qui peine à maîtriser ses émotions pour le meilleur comme pour le pire. Après avoir mis le feu à la cantoche de son centre de réinsertion et brûlé au troisième degré son camarade Kévin Julien (ouai y a des gens qui se prénomment comme ça là bas...), Steve est donc contraint de retourner vivre chez Diane, sa reum, interprétée ici par la merveilleuse Anne Dorval. Cette mère célibataire à la dégaine adolescente aime son fils autant qu'elle le craint. Et on comprend très vite pourquoi. Steve cherche perpétuellement son affection mais ce trop plein d'amour peut très vite se transformer en véritable haine obligeant parfois Diane à s'enfermer dans un placard pour échapper à la colère de son fils. Finalement, l'arrivée de Kyla dans leur vie va permettre d'apaiser la situation. Cette jeune institutrice, timide et  introvertie, va elle aussi trouver au contact de cette famille un moyen de se reconstruire. Une affection mutuelle hyper forte va naître entre ce trio.

Pour son film, Xavier Dolan a voulu réitéré l'expérience de l'image sous forme de quadrilatère déjà vu sur le clip "College Boy" d'Indochine en 2013 (dans lequel apparaissait déjà Antoine-Olivier Pilon). L'image est ainsi contenue dans un carré étroit ce qui donne une impression de confinement. Les personnages sont enfermés dans ce cadre comme dans leur vie, une vie sans réelle perspective d'avenir. La mise en scène est très intelligente elle aussi. Les scènes où l'on suit Steve zonant dans les rues de la ville sont particulièrement réussites et l'image suffit à elle seule à exprimer ce que récent cette âme perdue. Dolan joue aussi beaucoup sur la lumière pour faire transparaître les émotions, les slow motions pour rythmer son histoire. A souligner aussi un choix musicale très éclectique. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai chialé en écoutant "On ne change pas" de notre chère Céline mais j'ai échappé à la crise urticaire!

Bref, Mommy est un film très abouti! Xavier aime les mamans et nous on est séduit par son talent. A noter que les personnages masculins prennent TRES chers. Je ne trouve pas ça normal. L'Homme du 21ème siècle se féminise et ça m'inquiète. Et oui coup de théâtre! Derrière ce pseudonyme ridicule se cache Eric Zemmour! Mouhahah ! ! !

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