mercredi 31 décembre 2014

Whiplash

Réalisé par Damien Chazelle 

Avec Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser...

Nationalité : Américaine

Genre : Full Metal Jacket de la musique 

Durée : 1h47







Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence...








Bienvenue à une nouvelle tarée dans l'équipe... MAU VAISE ! 



Kritique de Mau Vaise

Hier, on m’a emmené voir un film qui, en premier lieu, m’a plutôt évoqué une piscine municipale remplie de gens en slips de bain. Quand on est pas un grand connaisseur de jazz, « Whiplash », ben ça parle pas vraiment. Mais le synopsis m’a intrigué. Nan en vrai, on m’a imposé d’écrire des critiques sur ce blog et comme par hasard c’était sortie ciné hier soir (le gros traquenard!). Dieu merci, je n’ai pas regretté. Très bon film, très bons acteurs (mention spéciale pour JK Simmons : professeur de musique effrayant à en faire trembler de peur des cymbales) et des images vraiment belles. Mais c’est bien ça le problème, c’était un bon film. Et j’aurais préféré aller voir un gros navet pour cette première critique étant donné mes capacités naturelles pour en foutre plein la gueule. Alors, ok, je me lance.

Dès la première scène, on rentre dans le vif du sujet. On cerne doucement la personnalité du jeune élève batteur Andrew Neiman face à l’impitoyable professeur de musique Terence Fletcher. Tout au long du film, la relation ne fait que s’intensifier. Terence Fletcher terrasse n’importe quel gros vilain de films d’horreur car nul besoin de masque de hockey ou de griffes de la nuit pour faire monter autant d’émotions et faire battre ton pauvre petit cœur (oui, je suis peut-être un peu trop sensible. La vue d’une goutte de sang me faisant tourner de l’œil et un fantôme sortant d’un puits m’empêche de dormir pendant des semaines). Là, on se met à la place du jeune Andrew, un peu paumé et peu sûr de lui, tellement fier d’avoir été repéré par ce grand professeur qu’il se donne corps et âme pour être le meilleur. Délaissant sa vie privée pour se consacrer uniquement à son rêve. Il se mange dans la tronche les remarques les plus ignobles possibles et une ou deux chaises dans la gueule (pour le côté spectaculaire). Le jeu des deux acteurs est vraiment excellent et pour les plus snobs d’entre vous –fan de jazz- il y a de quoi se régaler musicalement du début à la fin.

J’ai été touchée, transportée et tenue en haleine jusqu’à la fin magistrale, mais légèrement frustrante à mon goût (« Non putain, je veuuux savoir ce qu’il se passe après siouplait ! ») Cela dit, cette scène finale clos en beauté un film bien mené par ces acteurs (i je croise JK Simmons un jour, je me fais pipi dessus) et une histoire qui te prend aux tripes (à partir du moment où j’ai le cœur qui bat et le ventre qui picote, oui je peux dire que ça prend au tripes.) En bref, en dehors du fait qu’il soit salué par les critiques et qu’il soit sûrement nominé pour les oscars (ce qui pour moi d’habitude seraient des critères pour ne pas aller le voir. Mon côté contradictoire et marginal peut-être) c’est vraiment un film à voir et à écouter.


Alors sortez votre plus belle écharpe en soie (pour le côté Artiste maudit), dégustez un bon verre de vin avant (pour le côté vieux snob) et filez voir ce film (ben, pour passer une bonne fin de soirée). Et si vous y allez pas c’est que vous êtes que des gros nazes, beaufs doublés d’inculte, qui comprenez rien au septième Art.




OH NON PAS LE CHIEN ! PAS LE CHIEN !




Kritique de Kaal

La musique. Ce bel art, si fin, si ouvert, si détourné. Son histoire avec le cinéma s'inscrit au pluriel tant les rencontres sont nombreuses. Pas toujours heureuses. Whiplash (Grand prix du Festival de Deauville 2014) marque au burin une nouvelle ligne dans cette histoire, entre tâche de sang et relent de virtuosité. 

Andrew Neiman vs Terence Fletcher. Ce combat, c'est le film. Une lutte où se mêlent admiration, élévation, frustration et violence. Le ton monte crescendo. On démarre avec un jeune batteur, Andrew Neiman dont le rêve est de devenir le nouveau Buddy Rich. Volontaire, esseulé et hautin, il est repéré par l'exigeant chef d'orchestre Terence Fletcher qui cherche son nouveau Charlie Parker Jr. dit "Bird", jazzman qui devint une légende suite à un lancer de cymbale dans la figure. Et ce prof est prêt à en arriver là. 
Sympatique au premier abord, cette image est vite annihilée par les colères et le perfectionnisme du divin chauve quand la musique démarre. Il veut et il exige les meilleurs. Il n'a pas de limite et Andrew en fait les frais. 

Cette relation est dévastatrice, poignante, parfois drôle et plus souvent pénible quand on voit les traitements que s'inflige le jeune batteur. Si J.K. Simmons nous impressionne par les prises de colère horrifique et sa présence physique envahissante, son jeune homologue Miles Teller nous émeut moins. La faute probablement à son personnage qui n'accroche que trop peu. Si on lui veut de la réussite, ce sentiment est nuancé quand il se montre égoïste surtout avec sa petite copine. Mais c'est vraiment pour chipoter. 

Whiplash est un film dur à regarder, mais s'apprécie surtout pour sa musique signée du jeune Justin Hurwitz et du réalisateur Damiens Chazelle dont le film s'inspire en partie de son histoire personnelle. Que l'on soit ou non, amateur de jazz, on est emporté par les percussions et le rythme. Enfin, le final ne se décrit pas, il se ressent, il s'attend et il transcende.  









5 commentaires:

  1. Logiquement je vais le voir lundi en vo.

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  2. Bonjour Kaal, film à voir pour la musique. Cela ne peut en être autrement mais les rapports sado maso entre Andrew et Fletcher sont assez pénibles. Mais les morceaux de batterie : grandioses. Bonne année 2015.

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    1. Bonne année Dasola :)
      Justement, j'ai apprécié cette confrontation même si comme tu le dis, c'est parfois pénible ou plutôt gênant.

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  3. Une sorte de film d'horreur où la violence est à la fois psychologique et physique. Impressionnant dans tous les cas preuve que le ciné indé us peut parler d'autres choses que d'amour et eau fraîche.

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    1. Amplement d'accord avec toi. Une puissance qui explose à l'écran.

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