Le-bon-film-pas-très-connu-du-mois de Février est :
Sorti au cinéma le 19 Février 1997
Réalisé par : Milos FormanAvec : Woody Harrelson, Courtney Love, Edward Norton...
Nationalité : Américaine
Genre : Liberté de SEXprimer
Durée : 2h10
Évocation
de la vie de Larry Flynt, pornographe, et plus particulièrement de son
combat, qu'il a gagné, pour faire appliquer le premier amendement de la
Constitution américaine sur la libre circulation des idées et la liberté
de parole.
Avant
même de parler de ce biopic sur Larry Flint (vous l'aurez tous
compris), je tenais à vous apporter plusieurs précisions. Je tenais à
écrire sur J'ai toujours rêvé d'être un gangster,
film platonique, brillant, hilarant avec ce bon vieux Edouard Baer et
le cultissime Jean Rochefort, mais malheureusement, je n'ai pas
retrouver mon DVD! C'est balot! J'ai reporté mon choix sur ce film, plus
connu certes, mais un peu oublié tout de même. On ne dit pas : "Tiens,
si on se matait Larry Flint ce soir ?". C'est donc l'occasion de
remettre au goût du jour, un vieux film des années 90, bien rangé au
fond d'une malle dans le grenier.
C'est quoi ce film ?
Milos Forman, brillant réalisateur de Vol au dessus d'un nid de coucou
(vous n'aviez pas oublié j'espère!) retrace (librement) une grosse
partie de la vie d'un personnage très charismatique, autant décrié que
respecté, Larry Flint (et il est encore vivant le bougre!) Ce film a
gagné en 1997 l'Ours d'Or du festival de Berlin et a provoqué moults
remous au sein de la société américaine. C'est notamment l'affiche du
film qui était mise en cause, représentant Flint en position de crucifié
sur la TECHA D'UNE MEUF (pardon, relan de misogynie). Elle a tellement
été décrié par le clergé et l'élite bien-pensante américaine, que Milos
Forman lui-même demanda à la société productrice américaine de la
retirer, c'est dire! Cette affiche et la vive polémique qu'elle a
déclenché est en fait à l'image du personnage. Volontairement
provocatrice.
Point
trop de passages de sa vie enfantine, ou le petit Larry joue aux
dominos et va traire les vaches avec sa mère. Un court passage de lui,
aux alentours de 10 ans, dans lequel on le voit lancer un vase sur la
tronche à son père parce que ce dernier boit l'alcool qu'il essaye de
revendre avec sa petite brouette. "Je ne vais pas le laisser boire mon
profit!". Le ton est donné. Il va devenir un garçon ambitieux, qui aime
bien faire ce qu'il veut, quand il le veut! Et si par la dessus, il
pouvait devenir plein aux as, il en serait ravi! Mais avant d'en arriver
là, il va s'en passer des choses, et c'est ce que le film raconte.
Au
début de sa carrière d'entrepreneur, Larry gère avec son frère un
cabaret ou de belles danseuses font chavirer le coeur des clients, le
nez plongé dans le décolleté de ces dames. Son affaire ne marche pas
énormément et il décide de faire un peu de promo. Aucun canard local ne
lui laisse faire de pub (trop "osé") et il décide d'imprimer sa propre
publication. A la base une newsletter parlant de son bar, mais très vite
la première revue porno. C'est la naissance du célèbre magazine
"Hustler". Larry Flint vient de devenir indirectement l'inventeur du
"collage de page manuel" si vous voyez ce que je veux dire! Rapidement
le magazine prend de l'ampleur, et il doit faire face à des attaques et
on le menace de le retirer du marché. Mais grâce à un coup d'éclat, il
va prendre une ampleur nationale et les ventes se chiffrent désormais en
million. Il publie les photos de Jacqueline Kennedy nueet c'est un
succès MONSTRE ! Un peu plus tard, il est accusé d'avoir produit du
matériel obscène et est condamné à 7 ans de prison. Il sera libéré peu
de temps après mais c'est le début de son combat pour faire appliquer le
premier amendement de la constitution américaine, à savoir celui qui
garantit la libre circulation des idées et la liberté de parole. Ce
combat, il le gagnera beaucoup plus tard, à la fin des années 1980, ou
la cour suprême des USA lui donnera raison.
Le
film raconte avec brio cette lutte acharnée et l'évolution d'un
personnage peu ordinaire. Il est victime d'une tentative d'assassinat et
ne retrouvera plus jamais l'usage de ses jambes. Il se drogue pendant
quelques années pour atténuer sa douleur. C'est pendant cette période
que sa compagne, Althea Leasure (brillamment interprétée par Courtney
Love), plonge dans l'héroine, à la différence qu'elle n'arrivera jamais à
arrêter, jusqu'à ce qu'elle décède en 1987, gravement atteinte du sida.
Cette relation entre les deux est très bien filmée et jouée. Ils
s'aiment et se soutiennent mutuellement, peu importe ce qui arrive.
C'est ce qui fait la force du film et ce qui lui donne de la profondeur.
Bref,
c'est un film qui retrace chronologiquement la vie d'un vrai patriote
et fervent défenseur des libertés individuelles. Il montre parfaitement
la provocation perpétuelle de Larry Flint et son mental de battant. Tous
les acteurs jouent intelligemment, sans excès, contrairement aux
personnages qui eux, le sont souvent. Je crois bien que ce film ne
retournera pas dans la vieille malle du grenier, mais restera plutôt
bien en évidence sur mon étagère.
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