Le Monde Fantastique d'Oz

Réalisé par : Sam Raimi

Avec : James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz....

Nationalité : Américaine

Genre : Après Burton, Skywalker, c'est au tour de Sam Raimi.

Durée : 2h07

Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences…
Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l’attend pas au bout de la route ?  

Critique de Kaal 

Autre époque, autre cinéma, je n'évoquerai pas le Magicien d'Oz (1939) de Victor Fleming. Il est absurde de faire une comparaison, surtout que l'histoire n'est pas vraiment la même. Dans celui de Sam Raimi, on suit les aventures d'un charlatan pratiquant la magie pour escroquer les passants comme les femmes qu'il séduit à tour de bras avec toujours le même tour. Bref, c'est un beau salopard. Ce voyage dans le Monde Fantastique d'Oz est sa chance de rédemption où son intégrité déjà bien fragile sera mise à l'épreuve. Disons qu'il tient le coup environ 47 secondes, le temps de tomber sur les yeux de cette petite sorcière pucelle, Theodora, soeur d'Evanora, gardienne du royaume d'Oz. Tout ce bon monde souffre de la guéguerre avec la "méchante sorcière". Oui car dans ce film, on dit "gentil" ou "méchant" car sinon le spectateur ne comprendra pas. Oui, bienvenue chez Disney.

Ce film suit tristement le cahier des charges des patrons au bonnet Mickey Mouse. Bonjour manichéisme, aurevoir effusion de sang et prise de risque, bonjour fin heureuse, aurevoir utilité de Sam Raimi. D'ailleurs ce dernier n'a pus se triper que sur les 20 premières minutes qui sont... tout simplement les meilleures. On se retrouve dans la bonne cambrousse du Kansas au début du XXe siècle avec un magicien pourri qui suit un cirque pas tellement mieux, le tout en noir et blanc effet George Mélies t'as vu, avec un écran raccourci à l'ancienne ziva. C'est prenant, c'est inventif et dès que la couleur apparaît, j'ai ressenti comme un souffle d'ennui. Sans blague, tout le dynamisme s'est effondré comme un épouvantail sans les coutures. On entre dans un histoire vue et revue mais qui au moins, a des paysages magnifiques. L'aspect technique est très bien maîtrisé, c'est beau et on voudrait en voir plus même si on peut être déçu par l'utilisation du fond vert sur toutes les séquences. Un peu d'artisanal ne ferait pas de mal. C'est le vieux bougon qui parle.  

Devant l'écran, un super casting. Mais alors mes pauvres cochonnets... vous avez pas été gâtés sauf James Franco. Personnage assez intéressant, il est sublimé par ce très bon acteur tout en mimique. Vraiment pas mal. Par contre, les filles... Rachel, Mila, Michelle... fallait refuser. Elles jouent des sorcières bonnes ou mauvaises mais surtout sans aucune profondeur. Je pense sincèrement qu'elles ont du le piger sur le plateau de tournage car elles ne font aucun effort pour améliorer une situation désespérée par avance. Et puis, paye tes dialogues de merde teintés de morale à deux dollars made in Disneyland. Un exemple : "Je ne suis pas le magicien dont ce monde à besoin, alors je dois être le magicien que ce monde mérite". Batman likes this. Manquait plus que "Un pouvoir implique de grandes responsabilités" et c'était la totale !

Bref, bref. Pas un mauvais film, pas un bon film. Sam Raimi a les mains liés comme un certain Tim Burton explorant l'univers de Lewis Carrol, mais s'en tirant mieux. Les acteurs cabotinent sauf James Franco. Les images sont magnifiques. L'histoire pue la guimauve. Finalement, arrêtez vous à la partie en noir et blanc. Et aussi à l'histoire de la petite fille en porcelaine, superbe ! Un des rares moments d'inventivité.