jeudi 21 mars 2013

Spring Breakers

Réalisé par : Harmony Korine

Avec : James Franco, Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson, Rachel Korine...

Nationalité : Americaine

Genre : Spring Break Mother Fucker !

Durée : 1h32







Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement 


Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…








Critique de Roxy


Pour commencer, je voudrais préciser aux parents dont les enfants sont fan des stars pondues par Disney, que ce n'est pas la peine de les emmener voir ce film. Vanessa Hudgens (High School Musical) et Selena Gomez (Les Sorciers de Waverly Place) sont clairement ici pour viser un autre public et faire oublier de façon quasi radicale leurs rôles de pucelles effarouchées. Bon bah pari gagné, Vanessa ressemble à une grosse salope et Selena à une dévergondée. La différence est là, l'une en fait des caisses : regards de cochonne même pour jouer la tristesse, poses suggestives ultra exagérées, j'en passe et des meilleures. L'autre parvient à se lâcher tout en étant touchante et surtout crédible. Pour ce qui est de leurs deux camarades, Rachel Korine (femme du réalisateur ! Oui oui, le réal est un homme...) est un peu fade surtout en comparaison avec celle qui crève le plus l'écran selon moi : Ashley Benson. Déjantée, sans jamais en faire trop elle est la plus convaincante.
Quand à la touche masculine, c'est une valeur sûre, James Franco est parfait en gangsta blanc légèrement teubé. 


Un casting ni mauvais ni excellent, dirigé par un réalisateur qui n'a pas fait grand bruit jusque là et on comprend pourquoi. Pendant la première demi heure je me suis demandé si tout le film allait être filmé de cette façon. Ouf, non. Ce que je lui reproche globalement, c'est d'avoir fait un film qui ressemble clairement à un clip d'une heure et demi ou à une très, très longue bande annonce. Il s'amuse à filmer un dialogue et à replacer la bande-son sur des images différentes, ce qui n'amuse que lui car les répétitions lourdingues comme son nom l'indique, c'est lourd. Pas mal de longueurs sur des scènes qui n'en valent pas la peine. Genre des filles qui font le poirier dans un couloir. Super. Il donne cette impression de vouloir filmer une jeunesse paumée de manière poétique à la façon de Gregg Araki (NowereKaboom...) ou de Larry Clark (BullyKen Park...). Hélas c'est presque un don de savoir filmer une jeunesse en mal de tout de façon authentique et Harmony Korine ne l'a pas. Malgré ça il a réussi à créer une ambiance très sexy, délurée, colorée qui nous laisse très bien imaginer comment peuvent se dérouler les fameux spring breaks. Il parvient aussi à nous mettre très mal à l'aise en instaurant un environnement malsain et tendu.


L'histoire globale n'est pas plus originale que ça, c'est surtout les évènements et les proportions qu'elle va prendre qui le sont. Le caractère des quatre filles est assez distinct ce qui permet au scénario quelques échappatoires afin de ne pas être trop pesant. Les personnages évoluent de manière assez "intelligente" et même s'il y a beaucoup d'incohérences, l'histoire de ces quatre amies complètement perchées et du gangsta en manque d'amour et de reconnaissance est convaincante. 


Spring Breakers est un pétard mouillé qui parvient malgré tout à faire quelques petites étincelles. Drôle, dramatique, dérangeant, sexy, mais handicapé par un gros manque de maturité.





"J'ai mouillé quand Alien nous a chanté du Britney Spears ! "



Critique de Mr H'




Allo... non mais...
J'vais pas la faire mais Spring Breakers et Harmony Korine le mériteraient bien tant le film est au niveau de ce qu'il reste de neurones à l'autre là, vous savez.. oui oui elle.
C'est quoi ton projet Corine Touzet là ? Le nombre de qualificatifs négatifs qu'on pourrait poser sur ce film dépasse l'entendement. Vide, inutile, indigeste, indigent, ineffable (?) inintéressant et insupportable. J'ai un combo en « i » là, pas trop mal hein !

Tant par le sens que par la forme, ce film est tout simplement détestable. La forme d'abord. C'est fluo et très stylisé. Monté comme un clip MTV d'1h 30, l'esthétique choisie par Harmony Korine est très léchée. Sauf qu'à force d'être léché, ça finit par en devenir baveux, voire très baveux. Le réalisateur sait qu'il maîtrise l'image et tous les effets possibles que l'on peut faire avec. Sauf que ça ne donne pas un film. Les scènes ne se répondent pas, elles se répètent inlassablement, provoquant un soupir bien perceptible dans une salle de cinéma. Alors que Kaboom de Gregg Araki parvenait à être déluré, provocateur et séduisant, Spring Breakers n'en est qu'outrancier, écœurant et cliché à souhait.


L'histoire maintenant. La question étant déjà : y'a t-il l'hypothèse d'une introduction de scénario ? Pas sur. Il ne se passe absolument rien. Un court métrage aurait déjà été trop long. Et à celui qui me dit que c'est un précieux témoignage sociologique sur la jeunesse d'aujourd'hui. Bon, va lire Oui-Oui ça aussi c'est un « précieux...bla bla bla ». Les quatre filles évoluent ainsi dans ce grand vide, essayant désespérément d'être provocatrices et sensuelles mais rien n'y fait. Reste le personnage de James Franco, qui dans ce néant cinématographique, essaie de sauver le désastre. Et plutôt pas trop mal d'ailleurs. Une petite mention pour la BO qui s'inspire fortement de celle de Projet X, ce qui n'est pas pour déplaire au fan de gros électro/hip-hop qui tâche comme moi.







15 commentaires:

  1. Perso j'ai du mal à m'exciter pour le film autant que pour les nanas du film. ;)

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  2. C'est ça le truc, on dirait que le réal s'est reposé sur ces lauriers en se disant " pleins de gens vont venir voir le film pour matter des minettes en bikini, j'ai rien à craindre !"

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    1. Mais à vrai dire cela aurait pu être gagnant avec les actrices là. Elles cherchent à enlever l'image jeunesse qu'elles ont: Vanessa Hudgens et Selena Gomez viennent de chez Disney, Ashley Benson vient de la série pour djeuns Pretty Little Liars. C'était l'occasion rêvée de casser cette image lisse en prenant l'extrêmité totale. Après pas sûr que le trip soit réellement intéressant tout compte fait.

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    2. À part vanessa les actrices s'en sortent très bien. Vanessa rentre trop dans une caricature et ça passe pas.

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    3. Oui ça se voyez dès les premières photos. C'est elle qui faisait le plus de poses lassives!

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  3. Très bonne critique Roxane :)
    Je n'ai bien sûr pas vu le film, mais elle est très agréable à lire et fait très pro.

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  4. Merci Fanny ! :) ça me touche beaucoup !

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  5. J'adore comment tu as rédigé la critique. C'est sincère& tu met quand même en valeur certains points, contrairement a d'autres qui ne savent que rabaisser, rabaisser, rabaisser.. bravo

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  6. Je suis entièrement d'accord avec cette critique. Sauf que globalement, j'ai quand même considéré que ce film était une perte de temps, je n'ai vu les étiencelles que grâce à ce cher James ... :)

    En tout cas, votre blog est super sympa. Favoris.

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  7. Oui j'ai kiffé la Bo ! Et j'ai bien ri en voyant James Franco joué du Britney au piano !

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  8. Bon, c'est con à dire mais ce film tire sa beauté et sa réussite dans sa "laideur".

    Je vous explique mon point de vue, ce qui a fait que j'ai pas vomi toute ma haine sur ce film de Korine que je trouve dans sa globalité plutôt réussi. Comme je suis un mec plutôt pragmatique je vais y aller point par point :

    1. La forme du film " on a l'impression d'être dans un clip pendant 1h30 " et le casting est un choix voulu de Korine pour donner un sens à son film. Ne pas croire que Hudgens, Gomez et compagnie sont venues se présenter d'elle même pour changer leur image ( même si ce film aura surement cet effet au final ). Korine nous livre une "critique immersive" ( j'invite peut-être un terme ) de la culture pop moderne et cela à tout les niveau, c'est à dire pas seulement dans le scénarios du film. Et oui, ce scénario pourrait être écris sur une feuille de PQ :) mais est-ce vraiment une erreur ?

    2. James Franco ( Et film en VO bien sur )

    3. La première partie du film dédiée au Spring Break est à mon goût mal jugée. On retrouve bon nombre de références Pop, dont la plus évidente reste celle des émissions MTV dont l'esthétique et le style musical en sont clairement inspirés, mais dont le contenu se moque en les critiquant ouvertement (hommage ou satyre, c'est à vous de voir) , en montrant une vraie débauche sexuelle. Au final cela appuie mon premier point qui résume plus ou moins le fait que ce film mérite d'être vu.

    4. Le sujet de fond du film ( la culture pop américaine, ses idoles comme Britney Spears ou les récentes Pop Stars qui jouent dans ce film et ses symboles comme Spring Break et MTV ) est un sujet difficile à aborder d'une manière rigide et sérieuse. Dans ce film, Korine fait son possible pour nous donner une bonne immersion dans cette culture ( qui je précise, ne m'est pas vraiment familière ). L'alchimie créée par ce mix dégueulasse mais homogène entre les acteurs, la bande son et la photographie est très cohérant et montre que Korine a ( je pense ) réussi son défi.

    Conclusion : Si j'avais voulu réaliser un film un jour, mes choix en matière de casting, de bande original et de photographie auraient été à l'inverse de ce qui est fait dans ce film. Et pourtant, en sortant du ciné j'étais satisfait de l'utilisation de mes 4€90 sans être pour autant époustouflé. En bref, une bonne cohérence globale qui a mon avis permet apprécier ce portrait volontairement exagéré de la culture pop moderne et de la désacralisation de ses icônes ( Gomez, Hudgens et compagnie ). Une bande son au poil qui donnerait presque envie de télécharger illégalement ( parce que oui, faut pas déconner non plus... ) un album de Britney Spears. Une petite retenue sur la photographie qui je pense est peut-être trop travaillé pour être totalement cohérent mais qui nous donne le droit à de belle séquence et qui par son traitement colorimétrique un peu fluo et coloré ( style dauphin, britney, poney et disney ) préserve une certaine logique globale.

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    1. Eric,

      Je comprends ton argumentation évoquant une certaine cohérence et logique entre les différents éléments du film. La jsuis d'accord. Il fallait forcément proposer quelque chose de différent sinon ce film aurait été qualifier de teen-movie.

      Mais, ça s'barre quand même bien en couille. Les scènes montrant les orgies se répètent encore et toujours dans la première partie du film. Quel est le but ? Il tourne en rond, pourquoi faire ? Meubler sans doute, car selon moi le film souffre d'un vide au niveau du scénario et de son évolution.

      Et puis les ralentis, j'en ai pas parlé dans la critique, mais ça t'as pas soulé sérieusement ?!

      J'ai pas dit qu'il fallait aborder le sujet d'une manière rigide et sérieuse, mais j'ai quand même l'impression que le traitement fait par Korine est ultra prétentieux.

      Il veut signifier que la jeunesse américaine est perdue mais à la finale ne dit rien contrairement par exemple aux films de Larry Clark qui sont bien plus riches (sans pour autant traiter du sujet de manière rigide et sérieuse). Regarde Wassup Rockers par exemple, si tu l'as pas vu.

      On est d'accord sur la photographie, retravaillée à l'outrance. J'imagine que ça peut plaire car il va jusqu'au bout de ses idées, on peut au moins lui reconnaître ça. Moi j'ai pas adhéré.

      See ya

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  9. Personnellement plus j'écoute la BO et plus j'ai envie de revoir le film. Mais je reste tout de même en accord avec ce que Mr H et moi même avons écrit.

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  10. Belle brochette de critiques et de contre-arguments (hélas peu convaincants au final) dans le com d'Eric. Pour ma part je me rapproche de l'avis de Mr H, ayant traversé ce film dans un état d'agacement croissant. Ce film vendu par une BA et une affiche racoleuses a saoulé tout le monde dans la salle, y compris la jeunesse prise pour cible par le film qui ne s'y retrouvait sans doute aucunement, n'entravait que pouic à cette vacuité narrative et ces choix formels indigestes. Qui l'en blamerait ?

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