mercredi 29 janvier 2014

Le Vent se lève

Réalisé par Hayao Miyazaki

Avec Hideaki Anno, Miori Takimoto, Hidetoshi Nishijma ...

Nationalité: Japonaise

Genre: Le vent se lève, il faut tenter de vivre.

Durée: 2h06






Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.
Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon. Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle.



Critique d'oldspider
Le Vent se lève est un chef d'oeuvre dans la filmographie d'Hayao Miyazaki, autant mettre directement les pieds dans le plat tant cette phrase sonne comme une évidence pour moi à la sortie de la séance. Il est très dur de se rendre compte après coup que le film est sans aucun doute le dernier de sa carrière. C'est d'autant plus une grande tristesse que le film est bien à part parmi ses autres oeuvres. C'est sans aucun doute le film le plus abouti pour lui. Bien loin de toute la magie qu'a un Totoro, de l'épique d'un Mononoké ou de la légèreté d'un Chihiro, Le Vent se lève s'attaque à un registre inédit à savoir celui de la biographie romancée.

On dresse donc ici le portrait d'un personnage jamais vu jusque ici, celui d'un héros ambigu. Ce héros, bien qu'animé des meilleures intentions du monde va quand même blesser son entourage. Le propos du film s'articule tout autour des réussites et des échecs de cet ingénieur aéronautique et termine sur une note presque testamentaire. Difficile de ne pas percevoir un portrait déformé de Miyazaki lui même. Le cinéaste porte un regard lucide sur son parcours d'artiste et même personnel au travers de ce film.
Mais ne perdons pas de vue ce qui a fait la force du réalisateur tout au long de sa carrière, au delà de l'aspect métaphorique, toute la virtuosité d'animation ne cesse d'émerveiller le spectateur ébahi devant tant de poésie et d'émotions. Ici le ciel est un terrain de jeu pour le héros qui dans ses rêves les plus fous nous propose des paysages débordant de détails. Le temps s'arrête littéralement lors de ses songes.
Comment ne pas aborder la relation amoureuse du héros ? Quelle prouesse dans son traitement. Même si cela peut paraître complètement larmoyant, le tout est traité de manière très intelligente tant cela sonne comme une évidence. Tout au long de la romance le spectateur est partagé en même temps que le héros entre sa carrière prenant une place énorme dans sa vie et entre sa femme quelque peu délaissée mais totalement dévouée.
Se démarquer pour se réinventer est sans aucun doute le credo du film qui parvient à osciller intelligemment entre joie et tristesse, entre tendresse et peur de perdre l'être aimé. Le film nous invite tout naturellement à profiter de nos plus belles années de notre vie tout en ne regrettant rien, même les moments les plus douloureux.

Proposer autant de virtuosité et de sagesse en deux heures relève du prodige absolu qu'il convient de savourer comme il se doit. Alors à moins d'un retournement de situation: "Adieu et merci pour tout."


La tête dans les nuages.


 Critique de Kaal 

Maître parmi les maîtres de l'animation, Le Vent se lève marque la révérence d'Hayao Miyazaki. Un artiste qui m'a donné goût au cinéma japonais, c'est donc un grand monsieur que je salue. 

Le Vent se lève est un film très personnel. On voyait mal Miyazaki nous faire du Transformers pour sa pot de départ. Son histoire parle d'aviation, sa passion pour faire simple. Nausicaä, Porco Rosso, Le Château dans le Ciel, autant de films qui évoquent le ciel, les nuages et la tête dedans. Par contre, ici, pas de message moralisateur. C'est un film très simple sur l'amour de l'air, la recherche du bonheur et les rêves. Basé sur des faits réels, on nous conte la carrière de Jirō Horikoshi un jeune ingénieur aéronautique talentueux chez Mitsubishi pour construire des avions de chasse pour l'armée japonaise engagée dans la Seconde Guerre Mondiale aux côtés des Allemands. Le but de l'ingénieur est non de faire des armes de guerre mais seulement fabriquer de "beaux avions". 

L'animation est toujours un délice et on regrette déjà Hayao Miyazaki. Cette dextérité et ce génie du mouvement animé n'a aucun équivalent aujourd'hui. Putain que c'est beau. La musique de Joe Hisaishi (dixième collaboration entre le compositeur et le réalisateur) est aussi une merveille et le générique de fin reste bien longtemps en tête pour notre plus grand plaisir.
Plus étonnant dans ce film, ce sont les positions prises par Hayao Miyazaki. Il montre des choses qu'il s'était bien gardé de faire auparavant. Son personnage principal fume et fume beaucoup, ce qui d'ailleurs choque pas mal au Pays du Soleil levant. Disons que cela semble plus réaliste d'un époque. Le Maître garde le cap de montrer une neutralité sans pareil sur le sujet de la guerre. Il est rare de voir un film sur cet évenement où les Allemands ne sont pas diabolisés. Cela rompt avec le dogme culturel et j'ai apprécié cette force. La seule chose qu'il recherche, ce sont de "beaux avions". 



Sayōnara Hayao-sensei


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4 commentaires:

  1. Adieu ? Il est pas encore mort hein... ^^

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  2. Adieu pour fin de carrière tout simplement et pour cela on a droit à une apothéose qui restera comme un des grands films de 2014. Une beauté qui ne tombe pas dans la propagande où elle aurait pu tomber, Miyazaki ose même des trips entre réalité (la vie du concepteur Jiro) et fiction (sa femme venant d'un poème inspiré par Paul Valéry) et réalité et imagination (au point que l'on pense au cinéma de Satoshi Kon). Sans compter que Miyazaki signe une nouvelle fois une magnifique histoire d'amour comme il a très souvent l'habitude de le faire depuis ses derniers films. Merci Miyazaki san pour ce dernier chef d'oeuvre et bonne retraite.

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