
Réalisé par : Nanni Moretti
Avec : Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr...
Film : franco-italien
Genre :"Élu non disponible, rappelez plus tard."
Durée : 1h42
Après
la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur.
Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche.
Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place
Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau
souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids
d’une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se
sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à
l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour
surmonter la crise…
Des films sur le pouvoir pontifical, on peut dire que c'est pas commun (sans compter Anges & Démons de Ron Howard). C'est assez casse-gueule d'ailleurs surtout quand le sujet est le conclave et l'élection du pape. Habemus Papam
permet d'entrevoir le déroulement de ce conclave où les cardinaux sont
enfermés jusqu'à ce qu'ils choisissent un pape. On se dit qu'ils sont
seuls au monde et bien, pas tant que ça. Au final, l'homme seul est
celui qui sera élu. Il passe d'un monde à un autre. D'ailleurs, cette
scène de vote est amusante (ou consternante) car on apprend qu'aucun des
cardinaux ne veut devenir pape. Aucun ne veut prendre cette immense
responsabilité et sans pitié, les favoris se mettent d'accord et jettent
cette responsabilité au cardinal Melville qui n'a rien demandé. Cette
fonction est comme une enclume qui tombe sur la tête, d'abord il y a
l'incompréhension voire une certaine euphorie mais ensuite, le nouveau
pontife comprend la situation et ce que cela engendre.
Ces
cardinaux sont vraiment tourné en dérision, du moins sont très
critiqués mais pas explicitement. On voit qu'ils ont de bons sentiment,
ils veulent faire au mieux, mais en sont totalement incapables, ils sont
dépassés. Finalement, cet épisode papale devient une vraie colo avec
des gamins qui doivent combler leur temps en attendant de rentrer chez
eux.
Le film de Nanni Moretti nous installe dans un climat étrange. On passe constamment de la dépression à la joie un peu désuette. Mais surtout, en dehors des religieux, tout es mis en oeuvre pour que personne de soit au courant. On baigne dans les mensonges et les cachotteries. Le Vatican est bien à l'image de l'histoire de l'Eglise catholique mais aussi de la société actuelle.
Michel
Piccoli nous offre une immense prestation dont l'essence principale est
l'humanité, tout simplement. On oublie souvent que le pape reste un
humain comme les autres. Un satire amusante aussi, c'est le fait que
Melville dise que son métier est d'être acteur à la psy. Étonnement,
Nanni Moretti qui a bien maîtrisé son sujet jusque là, déçoit dans sa
prestation du psychanalyste. Son personnage est très intéressant au
début du film mais on le voit complètement dépassé par la suite, il en
devient énervant même.
Ce qui faut retenir, c'est qu'Habemus Papam est un très bon film sur la réflexion du pouvoir pontifical avec de nombreuses satires sur cette entreprise catholique. On passe vraiment un bon moment à condition d'avoir un certain intérêt sur les questions religieuses, sinon ce n'est qu'une banale histoire sur la dépression (on aurait pu espérer un film un peu plus polémique surtout de la part de Nanni Moretti).
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