Le bon-film-pas-très-connu-du-mois-de-Septembre est :
Sorti en salles aux Etats-Unis le 25 décembre 1993
Réalisé par : Eric Radomski et Bruce W. Timm
Avec (voix) : Kevin Conroy, Dena Delany, Mark Hamill...
Nationalité : Américaine
Genre : Un Nolan avant l'heure
Durée : 1h16
Un
parrain de la pègre est assassiné par un homme en cape noire. Le
nouveau procureur Arthur Reeves accuse Batman. Désormais traqué, Batman
enquête pour retrouver le véritable meurtrier. Mais dans le même temps,
Bruce Wayne retrouve aussi une ancienne petite-amie, Andréa Beaumont,
dont le père fut autrefois mêlé aux affaires des gangsters tués.
L'occasion pour le chevalier noir de replonger dans son passé, à
l'époque où il faillit renoncer à devenir un justicier...
Bande-Annonce : Batman : Mask of the Phantasm
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C'est quoi ce film ?
Je
sais pas pour vous, mais mes samedis matins sur France 3 dans les
années 1990 étaient de très bons moments. Accompagné de Chocapic, je me
délectais devant la télévision familiale à regarder des dessins animés.
Si je devais garder un dessin-animé, c'est celui de Batman. Je me
rappelle avoir fait tomber un bol de céréales dans la cuisine au premier
son du meilleur générique de tous les temps (extrait ici)
car je comprenais que j'étais en retard. Bref, cet animé était bien
différent des autres, car les histoires étaient d'une rare noirceur avec
des thèmes souvent adultes pour du divertissement destiné aux enfants.
C'est depuis ce moment là, que je suis devenu un fan du Chevalier Noir.
Fort du succès de la série, les producteurs ont décidé de tourner un
film animé de Batman avec les mêmes graphismes, Batman : Mask of the Phantasm
(tristement traduit en français par Batman contre le fantôme masqué ou
pire en québecois, Batman : Le Masque du Phantasme). Le film a même eu
le droit à une sortie (prévue au dernier moment par la Warner) dans les
salles de cinéma américaines un jour de noël 1993, remportant un certain
petit pactole pour ce genre de produit, d'habitude destiné au marché de
la vidéo et surtout sans campagne de pub. Le film connu un grand succès
en VHS par la suite. Pour situer un peu, il est sorti un an après Batman Le Défi de Tim Burton et deux avant le naufrage orchestré de mains de tâcheron par Joel Schumacher (ça fait mal de parler de lui).
"Chuckie Sol... L'Ange des Impôts t'attend...."
"Non, pitié !!!"
"Non, pitié !!!"
Histoire
de pas se planter, les deux réalisateurs de la série Eric Radomski et
Bruce W. Timm (créateur de la compagne du Joker, Harley Quinn et auteur
d'autres séries animées dont Batman : la Relève, La Ligue des Justiciers et Superman, L'ange de Métropolis)
ont été reconduits pour le film et ils se sont vraiment pas planté. En
effet, avec un budget plus conséquent (6M $), ils ont pu magnifier les
images de la série avec des plans plus travaillés et même parfois, des
éléménts numériques incrustés (pas toujours réussis mais au moins c'est
essayé). Déjà que la série animée était belle, et bien là c'est encore
mieux. Le travail sur la musique (de Shirley Walker, compositrice
d'autres animés de Bruce Timm et des trois premiers Destination Finale)
a aussi été plus fourni, on retrouve certes les thèmes de base mais
avec des sonorités plus fortes, plus graves et plus apocalyptiques.
Cette BO est d'ailleurs disponible sur Spotify et Deezer. En général,
les musiques de Batman sont très bonnes, regardez les compositions de
Danny Elfman (les deux opus de Tim Burton) et de Hans Zimmer
dernièrement.
Comme
pour la série de base, le ton du long-métrage est grave. On peut
presque se dire que c'est un Nolan avant l'heure tellement le personnage
de Bruce Wayne est torturé, bien plus que dans la série et les films de
Tim Burton. Dans ces derniers, c'était plutôt les ennemis de Batman qui
étaient psychologiquement très travaillés. Dans Mask of the Phantasm,
les événements tragiques de Gotham vont faire ressurgir le passé de
Bruce Wayne, son amour déçu et surtout comment il est devenu l'homme
chauve-souris. Le travail des scénaristes (dont le très connu dans le
monde de l'animation, Paul Dini, qui a dernièrement écrit le scénario du
jeu vidéo Batman : Arkham City) est formidable en cela, puisque tous les éléments du film sont liés.
Fais ton devoir, petit homme !!
Après
un générique bien fichu, on entre directement dans le vif du sujet, à
savoir l'apparition du fantôme qui bute un membre important de la pègre
de Gotham. Batman tente de l'en empêcher mais n'y parvient pas et se
fait même accuser du meurtre par les journalistes et les autorités. On
rencontre là un nouvel ennemi très noir ayant un goût prononcé (comme le
chevalier noir et le joker) pour le théâtral. Celui-ci se fait appelé
"l'Ange de la Mort" et ressemble très nettement à l'image contemporaine
de la Faucheuse, il est d'ailleurs armé d'une fourche à l'extrémité de
son bras droit. Personnellement, j'aime beaucoup le design de ce
personnage qui a marqué mon enfance. A la différence de la série animée
(sauf quelques épisodes), il y a des morts dans ce film et même pas mal !
Les chefs de la Pègre prennent cher et même ceux aidant Batman. C'est
d'ailleurs cet élément qui met la panique partout car Batman accusé des
meurtres, ne tue pas. Le commissaire Gordon refuse d'ailleurs d'offrir
son aide. Dans le personnage de Batman, cette question de la Mort est
passionnante, on a affaire à un défenseur de la justice qui se refuse à
donner le châtiment suprême. Si c'est extrêmement louable, cela le
fragilise aussi et c'est ce qu'a toujours compris le Joker, anti-thèse
du Chevalier Noir. Le psychopathe préféré des enfants est la seule
solution qui reste aux membres la Pègre pour s'en sortir face à ce
mystérieux tueur, ce qui leur coûtera très cher. Ici, le personnage du
Joker (dont la voix en VO est celle de Mark Hamill alias Luke Skywalker)
est encore plus fou et dangereux qu'auparavant. Il faut voir où il
réside, un ancien parc d'attraction futuriste bourré de machines
inutiles et glauques.
Sacré Joker, toujours le mot pour rire.
Dans Mask of the Phantasm, c'est surtout le retour de son ex-fiancée qui fait ressurgir le passé de Bruce Wayne. En effet, il rencontre Andrea Beaumont au cimetière (charmant) avant de commencer une grande histoire d'amour avec cette jeune et jolie femme bourré de caractère. Problème, elle est la fille d'un homme d'affaire qui a trempé dans de sales magouilles avec les membres de la Pègre qui seront assassinés par le fantôme quelques années plus tard. La question est alors de savoir qui est vraiment son père.
Avant l'arrivée de cette femme, Bruce Wayne était décidé à faire régner la justice à Gotham City, c'est le serment qu'il avait fait à ses parents. On découvre par l'intermédiaire de nombreux flash-back tout le cheminement pour arriver au Chevalier Noir, grande frayeur des criminels. Mais il découvre l'amour, ce qui va le confronter au plus grand choix de sa vie : être heureux ou respecter le serment fait à ses parents en devenant justicier que Gotham attend. Il sait qu'il ne peut faire les deux. Cela nous donne une formidable scène où Bruce Wayne pleure sur la tombe de ses parents sous la pluie en invoquant le droit de vivre sa vie. Malgré son choix, Andrea disparaît et il devient ce défenseur du bien, le Batman. Cette scène est excellence et puissante à l'image du regard apeuré d'Alfred la première fois qu'il enfile son masque, symbole de la peur.
La
suite n'est qu'une succession de tragédies incontrôlables, les
personnages ayant déjà tout perdu par le passé. Ce film détient une
grande force psychologique (comme les futurs films de Christopher Nolan)
où le duel intérieur tient le haut du pavé. Les personnages sont
questionnés sur leur choix et les conséquences de ceux-ci. C'est un film
que je vous conseille très vivement si vous aimez l'univers et le
personnage de Batman, anti-super-héros par excellence, dont la noirceur
me fascinera toujours.
Alors,
je pensais aussi vous parler des deux autres long-métrages animés tirés
de la même série, mais en fait, ils sont pas terribles, vous pouvez
vous en dispenser. C'est dommage pour Subzero, car il y a moyen de fair
une superbe histoire avec le personnage de Mr. Freeze dont le passé est
très lourd et triste.
Batman et Mr. Freeze : Subzero (1998)
Batman : La Mystérieuse Batwoman (2003)
Par contre, l'année dernière est sorti directement en dvd un très bon film d'animation sur le chevalier noir, Batman : Under the Red Hood (produit par Bruce W. Timm).
Comme pour Mask of the Phantasm,
les thèmes sont le retour du passé et de la mort. C'est un film plus
violent que d'habitude qui ne manque pas d'hémoglobine. Les images sont
magnifiques et très dynamiques. Si vous avez l'occasion de la voir,
n'hésitez surtout !
Kaal.
Très bon animé que Batman contre le fantôme masqué. Déjà parce que c'est un film issu de la série animée de la série culte, mais aussi parce qu'il est dans la mouvance sombre des films de Burton. De plus, Bruce Wayne est au centre de l'action. Bien aimé Subzero surtout vu le portrait de MR Freeze. On est très loin de Schwarzy dans Batman et Robin! Under the red hood est aussi très très réussi, mais cette fois, plus dans la mouvance de Nolan. Plus réaliste et chaotique.
RépondreSupprimer"La mystérieuse Batwoman" est pas terrible en revanche, passe ton chemin.
RépondreSupprimerPas vu celui-là mais la jaquette me donnait pas très envie. Hâte de voir l'adaptation de The dark knight returns.
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