mercredi 5 septembre 2012

Killer Joe


Réalisé par : William Friedkin

Avec :          Emile Hirsch, Matthew McConaughey, Juno 
                    Temple...

Nationalité : Américain

Genre :        A totally twisted deep-fried Texas redneck trailer parker murder story !

Durée :        1h42





Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement 
Mais qui va se charger du sale boulot ?
Killer Joe est appelé à la rescousse. Flic le jour, tueur à gages la nuit, il pourrait être la solution au problème. Seul hic : il se fait payer d’avance, ce qui n’est clairement pas une option pour Chris qui n’a pas un sou en poche. Chris tente de négocier mais Killer Joe refuse d’aller plus loin. Il a des principes…jusqu’à ce qu’il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris.
Alors Killer Joe veut bien qu’on le paye sur le fric de l’assurance si on le laisse jouer avec Dottie.



Chris, 22 ans, minable dealer de son état, doit trouver 6 000 dollars ou on ne donnera pas cher de sa peau. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars.



Critique de Kaal :

Voilà, je suis repu ! Globalement, j'ai trouvé que cette fin d'été était pauvre, très pauvre niveau cinéma mais ce film m'oblige à réviser mon jugement. Il est rare de se prendre une telle claque par surprise, ce qui est le cas avec Killer Joe. Un pitch original et alambiqué, des acteurs pas toujours au top côté carrière (McConaughey par exemple), un réalisateur survivant d'une gloire passée, ce film est pas le produit le plus bandant sur la papier. Et pourtant... Et pourtant !

Tous les défauts (et il y en a peu) sont concentrés dans les 5-10 premières minutes avec des personnages qui peinent à s'installer et qui ont très peu de volonté. C'est simple, Chris débarque, propose à son père de tuer son ex-femme pour toucher l'assurance-vie. En trois secondes, on passe du "oh, c'est mal" à "Ok, comment on fait ?". C'est franchement un peu facile. A croire que personne ne peut la blairer cette femme (qu'on ne voit d'ailleurs jamais de son vivant). On comprend alors qu'on est dans une famille totalement désunie qui tente une magouille ensemble. L'arrivée de Joe Cooper, flic de profession et tueur à gages pour arrondir les fins de mois, va lancer le film sur une pente que personne ne pourra remonter. Dès qu'il ouvre la porte, on comprend qu'elle se ferme pour tous les autres protagonistes. La pression commence à s'accumuler jusqu'à paralyser le spectateur lui-même. Le film devient presque un survival pour les personnages qui tente de s'en sortir, et surtout d'échapper au glacial Killer Joe. Les 30 dernières minutes sont exceptionnelles avec une sorte d'interrogatoire improvisé de 10-15 minutes où l'on voit qu'ils sont tous empêtrés si loin dans la merde que cela ne peut pas être pire (le moment du morceau de poulet a été insupportable pour une dame de la salle qui a préféré sortir) et cela empire encore et encore. La fin est une apothéose de toute la pression accumulée. J'en dis pas plus.

Parlons des acteurs. Si Emile Hirsch fait son job sans casser la baraque (je doute qu'il était le plus qualifié pour ce rôle), les autres sont très bons. Juno Temple est touchante, flippante et a vraiment tout donné dans ce rôle de la soeur Dottie, forcée à être la petite amie de Joe. Le couple père/belle-mère redneck fonctionne très bien grâce à la justesse de Thomas Haden Church et Gina Gershon. Et le meilleur pour la fin : Matthew McConaughey. Je n'avais jamais vraiment apprécié cet acteur pas loin d'être raté, et bien je change mon fusil d'épaule. Il joue ici le rôle de sa vie et quel personnage ! Froid, oppressant, calculateur, menaçant, violent, malsain, vicieux, il présente toute la panoplie du psychopathe. Sa présence à l'écran écrase tout, à tel point qu'on n'arrive plus à réflechir aux conséquences des actes de chacun et qu'on se met dans sa peau car l'on sait tout, comme lui, alors que les autres ne le sont pas.
Film uppercut qui ne peut laisser indifférent (tout ce que j'aime), il pourra rebuter de nombreux spectateurs. Killer Joe un thriller oppressant dirigé par une main de maître, William Friedkin (French Connection, 1971 et L'Exorciste, 1973)  qui était plutôt annoncé à la retraite depuis 20 ans. Un retour fracassant donc et un film majeur de 2012.





Critique de Roxy :

Killer Joe c'est LE film qui te met mal à l'aise. Tu te tortilles sur ton siège, tu trépignes, tu as une folle envie de regarder, de voir ce qu'il se passe mais en même temps tu as envie de détourner les yeux et te tirer en courant en hurlant. Si l'envie de regarder ailleurs te prend surtout ne le fais pas ou tu raterais alors un des bijoux de l'année.

Chris petite frappe doit pas mal de thune à des gars à qui il ne vaut mieux pas devoir quoi que ce soit. Son idée : tuer son affreuse môman afin de récupérer le fric de son assurance vie. Pour ne pas se salir les mains, lui et son père engagent un flic tueur à gage dans ses heures perdues : Joe. Mais Joe est payable d'avance ce qui force Chris à laisser sa soeur Dottie en caution.
Si l'histoire est assez simple, les dialogues eux valent le détour ainsi que les scènes d'une violence assez extrême. Mais ce qui vaut vraiment le coup d'oeil c'est (et jamais je n'aurai pensé dire ça un jour) Matthew McConaughey. Incroyablement bon dans le rôle de Joe. Calme, froid, mauvais, rustre, timbré, pervers, malsain, c'est bien simple il joue à la perfection. Il interprète un personnage très complexe mais d'une manière tellement naturelle que cela en deviens effrayant. D'autant plus que William Friedkin sait faire monter la pression. On stresse, on a peur de ce qui pourrait bien arriver à la jeune Dottie (merveilleuse Juno Temple comme toujours) ou encore à la belle mère, la courageuse Gina Gershon. En revanche,  Emile Hirsch (que j'aime beaucoup) ou un autre, cela n'aurai pas changé énormément, son interprétation est juste mais sans plus.

Killer Joe m'a énormément fait penser à The Killer Inside Me. Non pas par son scénario mais par la violence (envers les femmes notamment) qui fait tellement vrai qu'on a (presque) envie de détourner les yeux. Si dans The Killer Inside Me il était question de la scène dans laquelle Jessica Alba se fait tabasser jusqu'à en être méconnaissable, dans Killer Joe, c'est surtout la scène extrêmement violente et plus que perverse du morceau de poulet (Oui oui, après avoir vu ça, KFC c'est fini !). Le personnage campé par Matthew McConaughey rappelle aussi beaucoup celui qu'interprété Casey Affleck : froid, très violent et incontrôlable.
Une ambiance lourde, pesante, stressante. Des personnages dénués de bonté, sans pitié. Ce film pourrait être décortiqué dans tout les sens, tant il y a de choses à dire. Je me contenterais de mettre en garde les personnes sensibles et d'encourager fortement les autres à voir cette perle car il faut bien le dire, des films comme ça on en voit peu et c'est bien dommage.




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