(Première partie de Shokuzai, sortie le 29 mai 2013)
Réalisé par : Kiyoshi Kurosawa
Avec : Kyôko Koizumi, Sakura Ando, Yû Aoi...
Nationalité : Japonaise
Genre : Pulp Sukiyaki Redemption
Durée : 1h59
Dans la cour d’école d’un paisible village japonais, quatre fillettes
sont témoins du meurtre d’Emili, leur camarade de classe. Sous le choc,
aucune n’est capable de se souvenir de l’assassin. Asako, la mère
d’Emili, désespérée de savoir le coupable en liberté, convie les quatre
enfants chez elle pour les mettre en garde : si elles ne se rappellent
pas du visage du tueur, elles devront faire pénitence toute leur vie.
Quinze ans après, que sont-elles devenues ? Sae et Maki veulent se
souvenir.
Critique de Kaal
Shokuzai est d'abord une série TV (la japonaise de 5 épisodes diffusés en 2012 au pays du Soleil levant (sur la chaîne Wowow puis qui a été remontée en deux films à destination des cinémas occidentaux. Succès là bas, le réalisateur Kiyoshi Kurosawa (aucun lien de parenté avec le génial Akira Kurosawa) a été salué pour cette œuvre à la Mostra de Venise.Le bougre avait déjà fait parlé de lui avec Tokyo Sonata, prix du jury (Un certain regard) au Festival de Cannes en 2008. Voilà pour les présentations.
Shokuzai est tiré d'un roman de Kanae Minato, une auteur à l’hygiène dentaire plus que douteuse mais dont le talent est reconnu par la production de série TV ou de cinéma. C'est l'histoire de quatre jeunes filles qui sont témoins du meurtre de leur nouvelle amie venant de Tokyo, Emili (un nom bien jap ouais). La mère de cette dernière, plutôt de mauvais poil après cet incident, veut pousser les gamines à bout pour tenter de témoigner efficacement afin de retrouver le meurtrier. Problème, sous le choc de la découverte du cadavre, elles oublient tout. C'est quelques mois après que la mère d'Emili, Asako, va passer un contrat moral avec les gosses : soit elles se rappellent du tueur, soit elles devront faire pénitence. Bonjour la pression déjà !
Ainsi, on va retrouver ces quatre fillettes quinze après les événements (un peu à l'image du manga 20th Century Boys de mon auteur préféré, Naoki Urasawa). Pour cette première partie, on ne suit que Sae et Maki. Les deux autres sont dans la seconde partie du film.
Ainsi, on va retrouver ces quatre fillettes quinze après les événements (un peu à l'image du manga 20th Century Boys de mon auteur préféré, Naoki Urasawa). Pour cette première partie, on ne suit que Sae et Maki. Les deux autres sont dans la seconde partie du film.
Sae est devenu une jeune infirmière paranoïaque et semble-t-il apeurée par la présence masculine, jusqu'à ce qu'elle rencontre Takahiro, héritier d'une belle fortune qui ne pense qu'à elle depuis l'enfance. Tout est beau jusqu'à ce que la demoiselle découvre la nature même de ce type qui franchement est bien dérangé.
Maki elle devient professeur dans une école primaire. Trop stricte à cause des stigmates de son enfance, elle n'est pas appréciée de ses élèves jusqu'à ce qu'elle les sauve d'un terrible danger. Mais voilà, elle se rend compte qu'elle ne l'a pas fait pour sauver des vies, mais plutôt pour elle.
Ces histoires sont le reflet d'une société japonaise malade, tiraillé entre désir personnel et honneur de soit et de sa famille. C'est quelque chose que l'on connait peu chez nous, mais on ressent comme une préférence à la mort plutôt que la honte dans l'esprit des Japonais. Si l'on est pas sensible à ce type de culture, il vaut mieux passer son chemin puisque c'est très différent de ce que l'on peut voir habituellement. On y retrouve aussi toute l'idée d'une instrumentalisation de la femme par l'homme qui ronge sans cesse l'esprit des personnages. L'homme à la mainmise sur l'intérieur du foyer comme à l'extérieur, ce qui cause des ravages quand ces femmes sont traumatisées. Cet élément m'a beaucoup fait pensé à la trilogie Millenium de Stieg Larsson, où là aussi, les hommes sont d'une violence inconsciente à l'égard des femmes.
Maki elle devient professeur dans une école primaire. Trop stricte à cause des stigmates de son enfance, elle n'est pas appréciée de ses élèves jusqu'à ce qu'elle les sauve d'un terrible danger. Mais voilà, elle se rend compte qu'elle ne l'a pas fait pour sauver des vies, mais plutôt pour elle.
Ces histoires sont le reflet d'une société japonaise malade, tiraillé entre désir personnel et honneur de soit et de sa famille. C'est quelque chose que l'on connait peu chez nous, mais on ressent comme une préférence à la mort plutôt que la honte dans l'esprit des Japonais. Si l'on est pas sensible à ce type de culture, il vaut mieux passer son chemin puisque c'est très différent de ce que l'on peut voir habituellement. On y retrouve aussi toute l'idée d'une instrumentalisation de la femme par l'homme qui ronge sans cesse l'esprit des personnages. L'homme à la mainmise sur l'intérieur du foyer comme à l'extérieur, ce qui cause des ravages quand ces femmes sont traumatisées. Cet élément m'a beaucoup fait pensé à la trilogie Millenium de Stieg Larsson, où là aussi, les hommes sont d'une violence inconsciente à l'égard des femmes.
Côté technique, j'ai apprécié la réalisation avec des plans intelligents et ambitieux par moments. D'ailleurs, ça part direct, pas d'échauffement ! Bam, Emili rencontre les autres filles, elles mangent un gâteau, elles jouent et la petite nouvelle crève.
On pourrait être étonné du changement de météo sur certains plans, mais cela ne fait que refléter les sentiments des personnages. Côté casting, on retiendra surtout l'interprète de la mère, Kyôko Koizumi (qui avait déjà bossé avec le réalisateur sur Tokyo Sonata), inquiétante et déterminée, sa seule présence nous mène dans un couloir sans forcément de sortie. C'est toute l'ambiance du film, on alterne la recherche de soi, les conséquences sadiques des mauvaises rencontres, seul le hasard prime dans la vie, ce que certaines se souviennent et que d'autres tentent d'oublier.
A noter que la suite directe est Shokuzai - Celles qui voulaient oublier, sorti le 5 juin 2013. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour la suite !
On pourrait être étonné du changement de météo sur certains plans, mais cela ne fait que refléter les sentiments des personnages. Côté casting, on retiendra surtout l'interprète de la mère, Kyôko Koizumi (qui avait déjà bossé avec le réalisateur sur Tokyo Sonata), inquiétante et déterminée, sa seule présence nous mène dans un couloir sans forcément de sortie. C'est toute l'ambiance du film, on alterne la recherche de soi, les conséquences sadiques des mauvaises rencontres, seul le hasard prime dans la vie, ce que certaines se souviennent et que d'autres tentent d'oublier.
A noter que la suite directe est Shokuzai - Celles qui voulaient oublier, sorti le 5 juin 2013. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour la suite !
"Konichiwa, je cherche une petite fille à assassiner. Et peut-être à violer. Vous savez où je peux trouver ça ?" "Oui monsieur, prenez la nouvelle !" |
Bonjour Kaal, et la suite alors? J'ai vu les deux films dans la même soirée: vraiment un très bon moment de cinéma. "La poupée française" est mon chapitre préféré, c'est glaçant, terrible. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerSalut Dasola, j'ai pas encore pu y aller avec mon concours :/
SupprimerJ'essaye de me rattraper demain :)
Tu en as pensé quoi de la suite ?