vendredi 27 décembre 2013

The Wolf of Wall Street

Réalisé par Martin Scorcese

Avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie...

Nationalité : Américaine

Genre : L'argent est une garce qui ne dort jamais

Durée : 2h59






Interdit aux moins de 12 ans

L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…





Critique de Kaal 

Pas du genre à se reposer longtemps, Martin Scorcese collabore une nouvelle fois avec son désormais acteur fétiche, Leonardo DiCaprio. Dès 2007, les deux compères s'intéressent à l'histoire de Jordan Belfort, courtier et arnaqueur aussi mégalomane que drogué dans les années 1990. Un registre un peu différent mais qui n'effraie surement pas le Grand Maître qui signe -encore- un grand film. 

Si vous ne comprenez rien à la bourse, aux courts, aux échanges de capitaux et à tout l'engrenage financier et informel qui régit notre monde, c'est pas bien grave. DiCaprio non plus n'y comprend rien. Mais avec The Wolf of Wall Street, on pénètre d'une façon très particulière dans ce territoire de la finance où le moindre agneau se fait dévorer par un meute de loups enragés. Jordan Belfort est le chef du troupeau de traders qu'il a élevé lui-même à la force du combiné pour faire de sa société douteuse, une boite qui tape à la porte de Wall Street jusqu'à emmerder les gros bonnets. Ainsi, alcool, drogue, femmes deviennent le lot quotidien de la meute qui s'y adonne comme jamais. C'est un autre monde que Scorcese nous décrit d'après les mémoires de Jordan Belfort lui-même, une autre facette de l'Amérique vouée à l'implosion comme tente d'avertir un ancien combattant de la Bourse au début du film. A Wall Street, le chaos n'est jamais bien loin.

La force du film réside dans l'attachement spontané et direct aux personnages qui sont pourtant, restons polis, de belles salopes. Jordan Belfort le premier. Interprété par un immense Leonardo DiCaprio qui donne tout, on en vient à aimer, aduler cet homme immoral, infidèle, hédoniste, drogué et rajoutez un autre qualificatif d'une rare violence. Un enfoiré. Un salopard. Mais un héros. L'acteur comme le réalisateur sont parvenus à nous transmettre une étonnante fascination pour un horrible humain gangrené par l'argent. De même, les autres personnages sont des monstres en puissance. Jonah Hill campe un vice-président, meilleur ami de Jordan qui a commencé au plus bas pour devenir une bête infâme. L'acteur de comédie potache déploie ses ailes et captive par son étonnante capacité à approfondir ce personnage. On se rappellera surtout de cette scène énormissime de l'overdose de Jordan et Donnie. Si vous voulez vous rincer l’œil, il y en a pour tous les gouts. Les demoiselles sont fraichement vêtues et très loin d'être déplaisante à l'image de la femme de Belfort, Naomi campée par Margot Robbie. Plus sexy, c'est Babylone.On retrouve également Matthew McConaughey, Jean Dujardin, Rob Reiner, tous très en forme avec des rôles très intéressants.

A voir, à voir, à voir. Un des films majeurs de l'année 2013 qui souffre certes d'un peu de longueur mais qui est si bien mené que les trois heures passent très vite. Une fresque épique dans un monde pourri. Je recommande chaudement.




Critique de Mr H' 

Devant l’éloge faite à Martin Scorsese et son film, Le Loup de Wall Street (voir la critique de Kaal et les commentaires), je me charge fièrement d’endosser le rôle du rabat-joie, du pisse-froid, bref de l’insatisfait. 

Oui, Le Loup de Wall Street est un film à la technique parfaitement maîtrisée, oui les séquences s’enchainent sans accroc et sont pour la plupart réussies, drôles, très très bien écrites et remarquablement interprétées. Mais dans quel but ? 

Malgré ses 3h, le film se laisse agréablement regarder, c’est un fait indiscutable. Mais lorsque les lumières se sont allumées, ai-je eu l’impression d’avoir été scotché comme lors des Infiltrés, médusé comme sur Shutter Island ou bien enivré par la magie d’un Hugo Cabret, rien n’est moins sûr.


Si Di Caprio est juste dingue face à la caméra de Scorsese, le destin de ce trader, cet escroc du regretté capitalisme triomphant, ne m’a pas intéressé au plus haut point. Pas la moindre empathie pour lui contrairement à toi mon cher Kaal.

Le sujet porté à l’écran par Scorsese est vide d’intérêt, non de sens. Le couplet ascension brillante-déchéance fulgurante est bien connu, le réalisateur américain l’avait déjà bien expérimenté dans ses  films auparavant. Mais là où les destins d’Henry Hill (Les Affranchis) ou Howard Hughes (Aviator) avaient de quoi fasciner, transporter, devenant des chefs d’œuvre du cinéma américain, ce Jordan Belfort me laisse froid, sans aucune émotion à son égard. Reste la performance de Di Caprio encore une fois.

Paradoxal donc que ce dernier long métrage du maître Scorsese ; agréable, jubilatoire même par moments mais terriblement vide et inintéressant, tout comme la vie de ces petits escrocs qu’il dépeint à l’écran, escrocs n’ayant vraiment rien d’héroïques.





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10 commentaires:

  1. Ma critique ne va pas tarder à suivre mais perso c'est mon meilleur film 2013. Peut etre pas de loin mais presque !

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  2. 3 heures qui passent à la vitesse de la lumière ! il n'y a guère que Scorsese pour se permettre ça. Comme quoi, le vieux en a encore sous le pied, suffit qu'on lui laisse les clefs de la Ferrari. Avec ce film qui carbure au fric et à la dope, il parvient à déborder Tarantino sur l'éloquence et à enfoncer Apatow sur le délire potache ! Quant Harmony Korine et sa provoc à deux balles, il devient un insgnifiant metteur en scène qui doit s'incliner devant la maestria du maître. Rien que pour ça je jubile !

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    1. Je suis bien d'accord avec le Tarantino doublé par Scorcese et un impressionnant défonçage d'Apatow ! Korine, j'ai même pas envie d'en parler.
      Mais c'est ouf, plus il vieillit, plus ses films ont quelques choses de particulier, d'unique, de nouveau. Que nous réserve-t-il encore ?

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  3. Je ne l'ai pas vu mais la description que tu fais du personnage de Di Caprio en fait un anti-héros plus qu'un héros non ?

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    1. Un anti-héros sur le papier qui est un héros à l'écran.

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  4. Pour moi aussi, je le met en tête de ma liste de 2013 ! (Oui, même devant Django...)

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    1. Au niveau du script, des dialogues, je le mets aussi devant.
      Mais pour le fun, je suis sceptique ^^

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  5. C'est un film fascinant de bout en bout !!! Puis quel plaisir de voir l'un des papys d'Hollywood livrer l'un des films les plus frais de cette année

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  6. J'ai trouvé mon numéro 1 dorénavant et mon The place beyond the pines de finir second après plusieurs mois de suprématie. Cynique, virulent, encore plus mordant que Wall Street alors qu'ils se déroulent à peu près à la même période, hilarant, répliques en pagaille, un scénar qui rappelle aussi bien Casino que Les affranchis, sexualité débridée...

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  7. et Jonah Hill, qu'est ce qu'il est bon la dedans putain c'est un truc de fou !

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