vendredi 6 mars 2015

American Sniper


Réalisé par: Clitis Wood

Avec: Bradley Cooper, Sienna Miller, Luke Grims

Nationalité: Américaine

Genre: Brad save America 

Durée: 2h12


American Sniper est tiré du livre autobiographique de Chris Kyle, sniper d'élite qui fit ses armes dans les navy SEAL, notamment durant la guerre en Irak. Surnommé "the Legend" par ses frères d'arme, Chris aura tué plus de 150 Irakiens (lui en revendique 255!). Il sera finalement assassiné par un jeune ex Marine radié des ordres que Chris accompagnait à une session de tir. 




Critique de Mafieu

Je dois vous faire une confession. Quand j'écris une critique, j'aime lire pas mal de papiers de presse avant. Ça donne des idées, des détails que j'aurai zappé, des réflexions intéressantes (je précise que je ne plagie pas). Là je dois avouer que j'aurai du m'abstenir parce que ce qui passe pour un grand film de Clint Eastwood aux yeux d'une grande partie de la presse, moi j'appelle ça de la propagande patriotique. Je suis tout à fait conscient des idées politiques du cow-boy et ça ne m'a jamais empêché d'admirer ses films. Mais là je me demande encore comment American Sniper a pu concourir aux Oscars... ou pas finalement.


On suit donc le parcours de Chris Kyle, un brave type tout droit sorti de son Texas. Chris cherche un sens à sa vie. Ben ouai le rodéo ça finit toujours pareil on tombe toujours sur le cul. Un soir Chris ouvre une bière, allume sa télé et apprend que sa patrie chérie est menacée par de méchants Arabes. Tout à coup sa vie prend sens: il sera Marine. Son père, Charles Darwin, lui a toujours enseigné qu'il y avait 3 catégories de personnes dans la vie: les agneaux, les loups et les chiens de berger. Chris c'est un chien de berger. Même qu'à l'école il pétait la gueule aux gars qui cherchaient des noises à son ptit frère. Il entre donc chez les SEALS, la branche la plus sélective de l'armée américaine. Ses aptitudes au tir font de lui un sniper. Forcément t'es un peu prédisposé quand tu joues de l'arme à feu depuis l'âge de 10 ans... Un soir, Kyle rencontre Taya qui deviendra plus tard sa femme. Taya n'aime pas ces gros crétins de SEALs. 


- "Tu diras à tes potes qu'ils sont vraiment lourds. Vous les Marines vous êtes tous les mêmes! Ma sœur a déjà donné je veux pas de cette vie là! 
- Ouai t'as trop raison. Ça te dis un jeu à boire?
- Ok! Mais je te préviens c'est pas parce que je suis bourrée que je coucherai le premier soir! " 
- Nan t'inquiète j'attendrai le deuxième. Je suis un mec bien moi!"

Deux semaines plus tard ils se marient et, alors que le jeune couple danse pour leurs noces, Kyle apprend qu'il est mobilisé (quelle dramaturgie Clint on en chialerait!). La guerre c'est rigolo au début. On se chambre pas mal avec les copains:

-" Hey Chris tu sais que ta tête est mise à prix pour 250 000$?
-  Ne le dites pas à ma femme elle serait capable d'accepter! Ahahaha !!" 


Mais quand tu as un gosse à portée de fusil c'est moins cool. Et Chris il a beau être fort ça fait mal dans son cœur. Mais bon il fait son devoir après tout... Et BAM !! 201! Evidemment on n'en saura pas plus sur le peuple Irakien si ce n'est qu'ils sont vicelards, les gosses comme les adultes. Le seul qui les invite à bouffer cache une planque d'armes sous son lit évidemment... Non le film se focalise plutôt sur la lente détérioration psychologique de Chris qui a du mal à retrouver une vie normale une fois chez lui (c'est limite rassurant). Mais bon finalement avec le temps la pilule passe! Chris ne regrette absolument rien puisqu'il estime avoir sauvé beaucoup de vie et les dernières images le montrent parfaitement heureux et équilibré avant la fin qu'on lui connait.


Bref c'est assez affligeant. Sans compter que le film ne nous apprend absolument rien sur cette guerre. Malgré tout Bradley Cooper est plutôt convaincant dans le rôle avec son air benêt. Sienna Miller est bien aussi malgré un rôle assez ingrat. Et quant à Clint le pépère ne se foule pas trop niveau mis en scène. Sous couvert de ne pas prendre position, le film se termine quand même par les vraies images du cérémonial funèbre du soldat... Enfin fallait-il le voir pour le deviner quand on regarde l'affiche du film?



Papa est rentré bébé


6 commentaires:

  1. Voilà un point qui me gonfle un peu. Ce film ne raconte pas la guerre en Irak et encore moins une vue d'ensemble des irakiens qui évidemment ne sont pas tous des terroristes. Ce n'est absolument pas le propos du film. Le propos de ce film est l'itinéraire d'un patriote convaincu qu'il est le sauveur des usa. Là il se trouve que c'est un biopic mais on aurait pris un autre conflit le portrait aurait èté identique.

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  2. Je suis ravis que cet article te fasse réagir on est là pour ça! Pour moi rien n'est jamais anodin dans un film. Je trouve que la façon qu'il a de montrer le peuple irakien n'est absolument pas nuancée (alors qu'il l'avait fait pour le peuple japonais). A l'image du sniper syrien (si je me souviens bien?) qui apparaît comme un bourreau sans scrupule. Le gros problème du film c'est qu'il n'y a jamais d’ambiguïté quand à la responsabilité de ce sniper. Et le choix du biopic n'a rien d'anodin. Chris Kyle est effectivement présenté comme une légende (la fin l'atteste). Le titre pourrait justement amener la controverse en dénonçant ces pseudo héros que se construisent les américains. Mais il n'en est rien.

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  3. Sauf que le film ne parle pas de ça et les insultes ne m'étonnent pas. Dans le cinéma américain c'est comme ça depuis des decennies. C'était le cas des vietnamiens des nazis des japonais etc et ça ne changera pas sur un autre conflit. Ces mots sortent souvent de la bouche des soldats et encore avant. Donc non ça ne me dérange pas car c'est typique dans un film de guerre. Non je ne pense que le sniper soit un bourreau mais son équivalent. Ils l'appelent le boucher mais de l'autre côté Kyle aurait ce même terme. Et deux patriotes dans leur vision ce qui revient à un duel morbide. Seul la fin montre une légende. Le reste du film est totalement nuancé au contraire. Si tu enlève le génèrique il s'agit d'un portrait d'un homme convaincu de son pouvoir meurtrier. Et il le sera jusqu'à la fin mais d'une autre manière. Et c'est pareil dans Né un 4 juillet qui a aussi un titre significatif.

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  4. Après je crois qu'on s'est mal compris. Les insultes ne me dérangent absolument pas. Non ce qui me dérange c'est la manière dont il met en scène le peuple irakien. Comme pour les sniper: Chris est toujours dans une position d'obligé (il tire toujours sur un irakien prêt à faire feu) alors que l'autre sniper tue de sang froid et délibérée. Et effectivement tu as raison de dire qu'il s'agit d'un homme convaincu de son pouvoir de vie ou de mort. Mais Chris ne remet jamais ce principe en question. Eastwood non plus d'ailleurs.

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  5. Après je pense que c'est le but. Le sniper syrien est dans le même rôle et Kyle est aussi gratuit que lui. En attendant il tue un gosse et en passe d'en tuer un autre. Ensuite il croit qu'il fait son devoir d'où un propos ambigue. Ça c'est au spectateur de réfléchir et c'est ce qu'amène ce film avec des points de vue différents selon les spectateurs. Quant a Kyle évidemment qu'il ne remet pas sa position en question puisqu'il croit en son pouvoir de neutralisation.

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  6. La belle discussion de murs.

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