Réalisé par : Ken Loach
Avec : Paul Brannigan, John Henshaw, Gary Maitland
Nationalité : Britannique, Français, Belge, Italien
Genre : Fais peter le jack dan's
Durée : 1h 41 min
A Glasgow, Robbie, tout jeune père de famille, est constamment rattrapé par son passé de délinquant. Il croise la route de Rhino, Albert et la jeune Mo lorsque, comme eux, il échappe de justesse à la prison mais écope d’une peine de travaux d’intérêts généraux. Henri, l’éducateur qu’on leur a assigné, devient alors leur nouveau mentor en les initiant secrètement… à l’art du whisky ! De distilleries en séances de dégustation huppées, Robbie se découvre un réel talent de dégustateur, bientôt capable d’identifier les cuvées les plus exceptionnelles, les plus chères. Avec ses trois compères, Robbie va-t-il se contenter de transformer ce don en arnaque - une étape de plus dans sa vie de petits délits et de violence ? Ou en avenir nouveau, plein de promesses ? Seuls les anges le savent…
J’aime Ken Loach. C’est une certitude. Mais, le réalisateur génial de Poor Cow, Raining Stones, Sweet Sixteen ou encore It’s a free world a perdu de sa superbe. Les conflits de classe qui faisaient sa force auparavant sont désormais réduits à un manichéisme sans précédent dont seule Dora L’exploratrice peut se réclamer.
La part des anges n’est pourtant pas un mauvais film. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment. L’histoire est agréable à suivre, mais déjà vu mille fois sinon plus ; la rédemption d’un jeune délinquant qui se trouve un talent particulier et décide de se replacer dans le droit chemin (l’anglais est-il devenu moraliste ?). Le film se veut avant tout une comédie, alors oui c’est drôle. L’essentiel des gags est assumé par le personnage d’Albert (le génial Gary Maitland, seule vraie trouvaille du film). Autour d’une histoire de bouteilles de whisky que tous les collectionneurs s’arrachent, Ken Loach tisse un récit où le pauvre Robbie suscite inévitablement l’empathie du spectateur. Et c’est justement le fait qu’on ne vous laisse pas le choix qui pose problème…
Dans ses précédents films (réussis pour la plupart), Ken Loach réussissait à créer des intrigues sur le même fond mais évitait le fatalisme social et le clivage pauvre (donc forcément bon) contre riche (donc forcément pourri). Il suffit de regarder Fish Tank (Andrea Arnold) ou Tyrannosaur (Paddy Considine) pour saisir la différence entre des auteurs proposant de nouvelles manière de faire du cinéma social et un Ken Loach fatigué en 2012.
Dans ses précédents films (réussis pour la plupart), Ken Loach réussissait à créer des intrigues sur le même fond mais évitait le fatalisme social et le clivage pauvre (donc forcément bon) contre riche (donc forcément pourri). Il suffit de regarder Fish Tank (Andrea Arnold) ou Tyrannosaur (Paddy Considine) pour saisir la différence entre des auteurs proposant de nouvelles manière de faire du cinéma social et un Ken Loach fatigué en 2012.
Qu’est ce qui a donc pu motiver le jury de Cannes à lui donner un prix ? On se le demande encore…La sélection officielle de ce festival est une vaste escroquerie. Réduite à une trentaine de noms, c’est l’hypocrisie d’un petit monde fermé qui se flatte chaque année. Et pourtant, le festival trouve un intérêt certain dans les sélections parallèles (Semaine de la critique, Quinzaine des réalisateurs…).
Donc, pas de soucis pour le réalisateur anglais, peu importe qu’il ponde un film très moyen depuis 4-5 ans, il a ses entrées du côté de la Croisette et on le retrouvera l’année prochaine. Looking for Ken Loach.
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