jeudi 5 décembre 2013

Coldfish

Le bon-film-pas-très-connu-du-mois de Novembre est :


Sorti en salle le 29 Janvier 2011

Réalisé par : Sono Sion
Avec : Makoto Ashikawa, Denden, Megumi Kagurazaka
Nationalité : Japonaise
Genre : Thriller, drame
Durée : 2h26

Shamoto tient une petite boutique de poissons tropicaux. il s'est remarié et sa deuxième femme ne s'entend guère avec sa fille, Mitsuko. Un jour, cette dernière va trouver en la personne de monsieur Murata, non seulement un sauveur, mais aussi un homme exerçant le même métier que son père, mais à grande échelle. Il poussera sa bonté jusqu'à lui offrir un travail dans son magasin. Mais monsieur Murata cache de nombreux sombres secrets sous ses manières attentionnées...







C'est quoi ce film?



Effectivement la question se pose. Comme le laisse clairement apparaître la bande annonce, Coldfish fait parti de ces films au taux d'hémoglobine anormalement élevé apprécié au Japon. Le film a d'ailleurs été produit par Sushi Typhoon, une boite de prod' japonaise au goût prononcé pour les jeunes filles mutantes et autres boucherie à la kalachnikov. Si certaines scènes sont grand-guignolesques et même poussées à l'absurde, le film n'en reste pas moins intelligent. 

Le scénario est inspiré de l'histoire d'un couple de serial killers japonais qui possédaient à l'époque des faits une animalerie et assassinaient des gens durant leur temps libre. Ici, nous suivons l'histoire d'une famille recomposée, fragilisée par les multiples conflits qui existent entre chaque membre: le père (Shamoto) peine à se faire respecter, sa fille (Mitsuko) lui en veut pour la mort de sa mère et déteste sa belle-mère, laquelle accuse Shamoto de ne pas avoir plus d'autorité sur sa fille. Enfin bref, c'est un vrai bordel et Shamoto préfère se réfugier dès qu'il le peut dans son animalerie remplie de poissons exotiques. Mais un jour Mitsuko se fait surprendre à voler dans une grande surface ce qui couvre la famille de honte et de déshonneur sur 7 générations, forcément. Mais croyez moi, un simple Hara-Kiri en aurait contenté plus d'un tellement la suite est une boucherie...Mouhaha !!!


 


 
C'est là qu'intervient le personnage de Murata qui va sortir la famille de cette impasse en négociant avec le gérant. En contrepartie, Mitsuko viendra travailler dans la grande animalerie que Murata tient avec sa femme dans la même ville. Et c'est là que tout s'enclenche. Présenté comme un être chaleureux même si un peu excentrique, Murata apparaît vite comme pervers et manipulateur jouant sur les complexes de chacun pour briser cette famille et les monter  les uns contre les autres. Il va même plus loin en entraînant Shamoto dans sa folie meutrière. Oui car Murata et sa femme sont tous les deux gentiment barrés et ont cette méchante manie de tuer les gens embarrassants, de les découper comme on prépare un plat de sushis puis de les faire complètement disparaître! Tout au long du film, Shamoto est humilié par ce couple qui le forcent à accomplir des actes atroces en le manipulant et en le persuadant de sa lâcheté envers sa famille. S'en suit alors une longue descente aux enfers...





Sono Sion porte ici un regard critique sur la structure familiale japonaise. Il remet en question la figure du patriarche, la place à donner à l'autorité et à la virilité et la complexité de la relation homme-femme. Le tout est très réussi malgré des moyens budgétaires limités. Le scénario est très original et les personnages vraiment bien incarnés et très intéressants. Le film a reçu notamment le prix de la critique au Festival asiatique de Deauville. 

Mais alors par contre c'est un film extrêmement cru. Je crois que c'est l'un des films les plus gores que j'ai eu à voir. Il faut donc avoir le cœur très accroché!! Mais ça en vaut la peine!



Voilà voilà...


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